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Table ronde

publié le

GENOCIDES ET VIOLENCES EXTREMES COMPARER L’INCOMPARABLE

Table-ronde organisée par Jackie Assayag

le 6 novembre 2007

Salle de cinéma

Musée du Quai Branly

22 rue de l’Université 75343 Paris

Le XXe siècle fait encore partie des conditions actives de ce moment de transition dans lequel nous vivons et nous pensons. En ce sens, nous devons focaliser sur le complexe catastrophique (de la modernité ?) qui a scellé la liaison énigmatique entre nos « sécurités démocratiques » et les « violences
extrêmes ». À cause de cette histoire « massacrante », il nous faut assumer la charge de passeurs des désastres du passé au passage du XXIe siècle. Garantir l’« inintéruption » des récits des violences extrêmes dans les guerres, les conflits et les camps, est la responsabilité qui nous échoit, de fait et de droit. Chacune de ces histoires doit intégrer cette expérience des violences extrêmes pour rendre intelligibles les conflits passés, présents ou à venir, les massacres commis ou administrés en Europe, en Afrique en Asie, en Amérique ou ailleurs ; non seulement parce que cette déchirure affecte notre actualité, mais aussi pour ne pas abandonner le passé naufragé à la mémoire, au rituel et à la commémoration.

La sensibilité aux spécificités génocidaires et aux violences extrêmes ne doit pas interdire l’exploration des différences avec avec tous les autres cas qui ont été repérés ou étudiés. Le temps est non seulement venu d’étudier chaque conflit pour lui-même, mais sans s’interdire de mettre en relief des passerelles susceptibles de les relier entre eux, de les croiser ou de les « connecter », voire de les rapprocher pour mieux les singulariser, en bref de les comparer. On appelle donc de nos voeux le désenclavement des différents conflits des XXe et XXIe siècles et la levée des barrières qui séparent les cas, les régions et les périodes historiques. Un tel effort devrait permettre d’établir des parallèles, de relever les récurrences de certaines pratiques de violence, de déterminer les « noeuds de radicalisation » ou de « brutalisation », ne serait-ce qu’à titre d’expérimentation. Comparer l’incomparable devrait permettre de confronter et de discuter les multiples scènes de l’« extrême », sans a priori disciplinaires, culturels, moraux ou politiques, au bénéfice d’un approfondissement cognitif des processus génocidaires

et des violences extrêmes.