Dans le cadre du séminaire de Birgit Müller
Agriculteurs, Terres et Semences dans la Globalisation
Lundi 26 novembre de 9.30 à 13.00 heures
Salle du Conseil B
EHESS, 190 Ave de France 75013 Paris
Harriet Friedmann et Birgit Müller animeront une séance double sur le thème "Scaling Up ?"
Les mobiles de l’engagement et de l’indifférence dans les luttes autour de la nourriture et l’agriculture au Canada.
Dans cette séance nous allons analyser ensemble le paradoxe Canadien.
Autour des villes canadiennes émerge d’un côté un mouvement social créatif liant petits agriculteurs, consommateurs et administrateurs urbains autour de la qualité de vie et de la nourriture. De l’autre on assiste au démantèlement de la quasi intégralité des structures de régulations et de la protection de l’agriculture familiale céréalière sur les grandes plaines, de la pomme de terre à l’Est du Canada et du secteur d’élevage allant de pair avec une concentration phénoménale des exploitations agricoles et des multinationales vendant des entrants agricoles et commercialisant les produits.
Nous examinerons dans ce séminaire comment ses transformations sont gouvernées, et qu’est-ce qui motive les acteurs — agriculteurs, consommateurs et administrateurs. Pourquoi la politique du démantèlement est-elle accueillie avec indifférence et/ou passivité par la plupart des agriculteurs et consommateurs et pourquoi les mouvements autour de la nourriture et les circuits courts suscitent-ils des espoirs énormes ? Quel est leur potentiel de se généraliser (du scaling-up) et quelles sont les limites actuellement posées entre autre par les nouvelles structures de dérégulation et de rerégulation en faveur des entreprises multinationales tel que le Traité de Libre Commerce entre le Canada et l’Union européenne ?
Birgit Müller parlera en Français, Harriet Friedman en Anglais. La discussion se déroulera en Français.
Harriet Friedmann (PhD, Harvard) est professeure de sociologie, géographie et de la gestion territoriale à la Munk School of Global Affairs de l’Université de Toronto. Elle a publié sur l’agriculture familiale dans un contexte global ce qui l’a emmené à développer le concept de régimes alimentaires internationaux (avec Philip Mc Michael). Elle travaille actuellement sur les communautés de pratiques alimentaires, analysant les interstices dans le système alimentaire qui permettent de créer des réseaux régionaux créatifs et soutenables qu’elle appelle foodsheds. Elle a entre autres participé au rapport IAASTD (International Assessment of Agricultural Knowledge, Science and Technology) et est un membre actif du Toronto Food Policy Council.