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Performance et expression politique

par Lydie Pavili - publié le

DOMAINE 2 - PERFORMANCE ET EXPRESSION POLITIQUE

Les chercheurs étudient les performances et les pratiques rituelles et artistiques liées au politique, et poursuivent des travaux dans le champ de l’anthropologie visuelle.

Thème 1 - La performance

L’anthropologie de la performance s’appuie tant sur les performances rituelles que sur les performances d’art contemporain, qui ont en commun plusieurs caractéristiques : actions répétitives, endurance physique, dépassement de soi, métamorphose de l’identité, transformation de la voix et du souffle, modification de la perception du sujet... Qu’il s’agisse de pratiques rituelles ou artistiques, collectives ou individuelles, ce domaine de recherche est traversé par les questions suivantes : quel est le rôle de la transformation du corps au cours de la performance ? Quelle est la part des émotions individuelles, et comment sont-elles susceptibles de créer du lien social ? Dans quelle mesure l’image de soi offerte au public est-elle maîtrisée ? L’anthropologie se saisit habituellement de la question rituelle au moyen d’analyses érudites du contenu des actions, où sont privilégiés l’interprétation symbolique et la mise à jour de la structure sociale. Le but fixé ici est de renouveler ces approches, en plaçant l’analyse en deçà de l’habillage discursif des performances, pour tenter, par exemple, de rendre compte des significations littérales de la marche, de la voix et du souffle, de la transe envisagées comme performances. Dans le cadre d’un travail sur la mémoire de l’esclavage et le rôle de la religion à Cuba, Caterina Pasqualino confronte ainsi dans cette perspective les rituels de possession et les performances de l’art contemporain. Chercheur titulaire : Caterina Pasqualino ; associé Arnd Schneider (U. d’Oslo) Opérations : Cycle de conférence au Palais de Tokyo. « Anthropologie, art, performance » ; Participation au GDRI : Art et Anthropologie, dirigé par A.C. Taylor, Musée du Quai Branly. Soutien à l’organisation de colloque, journée d’étude

Atelier 3. - Performance, art, culture et politique

Traditionnellement, les performances rituelles, artistiques et politiques sont interprétées soit en terme d’exégèse symbolique et mythologique, soit sous l’angle de leur fonction sociale. Cet atelier propose de questionner des méthodes d’analyse échappant à ces deux approches et de tenter de rendre compte de la performance en acte. Nous souhaitons nous interroger sur les systèmes de signification à l’œuvre dans la transformation du corps - gestualité, timbre de la voix, souffle –, des modifications stratégiques ou inconscientes de la spatialité (compression, extension) et de la temporalité (accéléré, ralenti), des dispositifs scéniques, des interactions entre acteur(s) et spectateur(s), et de l’emprise des émotions individuelles sur la création de lien social. À travers le champ de la création artistique, nous tenterons de saisir les mécanismes en jeu dans l’extension des domaines de la perception. L’autobiographie est une de ces formes de mise en scène de soi propre à être décryptée en termes performatifs. L’image de soi offerte au public, notamment dans la performance politique, est un autre aspect visé par cet atelier. L’ensemble de ces faits performatifs est habituellement recueilli et analysé par l’observation écrite, mais l’atelier Performance, art et politique propose de mettre en œuvre une observation visuelle à l’aide d’images photo ou de films, en relation avec l’Atelier Images Mouvement de l’IIAC. Cet atelier prendra la forme d’une série de demi-journées d’études trimestrielles.

Thème 2 - Art et politique

L’analyse des formes artistiques interroge ici la politique et le « vivre ensemble ». Dans un monde dominé par un pouvoir gestionnaire, quelle est la fonction d’œuvres d’art chargées de passions, d’émotions et de sentiments ? La politique de l’art et l’art politique constituent les deux volets de ce thème : les productions artistiques sont le résultat d’un ensemble d’attitudes, de comportements et de valeurs politiques, elles sont le fruit de l’interaction entre les intentions annoncées, les pratiques et les positionnements sociaux des artistes. On s’intéresse aussi à l’usage politique de l’art. Tandis qu’une partie des artistes entretient une attitude favorable à l’égard des tentatives de récupération de leurs travaux par l’Etat, d’autres font de la subversion un élément essentiel de leurs démarches. Encore peu explorée, cette guerre des images au moyen de l’art est en passe de devenir une part significative des luttes politiques. Ces rapports ambigus et complexes entre l’art et le politique constituent donc ici un domaine de recherche en soi. Chercheurs titulaires ; Marc Abélès, Caterina Pasqualino ; chercheur émérite Pierre Bouvier