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Séminaire du LAIOS : Anthropologie Politique : Globalisation, Race, Etat

par Lydie Pavili - publié le

Jeudi 21 Mars 2013 de 15h00 à 17h00
salle 11 , 105 Boulevard raspail 75006 PARIS

Gramsci disputé en anthropologie politique et dans la théorie critique. De l’ethnographie des « nomades » aux mouvements sociaux actuels

Intervenant : Riccardo Ciavolella, Chargé de recherche CNRS - IIAC/LAIOS

Face au caractère « post-politique » des formes d’exercice de pouvoir issues de la globalisation et des mouvements sociaux émergent de nouvelles manières de penser le changement social qui s’inspirent de modes d’organisation politiques « autres », différents, inédites. Parmi ces figures politiques de l’altérité « subalterne » les « nomades » deviennent une source d’inspiration utile pour penser cet « autre monde » que l’on annonce possible, un monde de l’immanence politique, de l’auto-représentation, de l’encastrement du pouvoir. L’imagination anthropologique, surtout dans son versant anarchiste (James C. Scott, David Graeber) s’est montrée propice à penser ces formes de la politique encastrées dans la société civile ; la théorie critique et les mouvements sociaux actuels sont activement à la recherche de nouvelles propositions anthropologiques sur le politique. Le glissement des structures sociales aux résistances et à l’agency, ainsi qu’aux formes d’expression politique « par le bas », est partiellement en relation avec la proximité de l’anthropologie politique avec les cultural, les subaltern et les postcolonial studies. La pensée d’Antonio Gramsci occupe une place centrale dans ce débat, à la fois dans l’anthropologie politique et dans la théorie critique et les mouvements sociaux, mais ses interprétations sont souvent contrastées : certains voient dans ses conceptions une théorie de l’hégémonie culturelle absolue de l’État sur la société ; d’autres considèrent Gramsci, au contraire, comme l’inspirateur d’une politique d’émancipation à partir des formes de résistance, des cultures populaires et des philosophies spontanées des subalternes dans le champ de la société civile. En référence à mes propres recherches sur l’ethnographie des formes de résistance chez des populations d’origine nomade en Afrique, cette présentation interroge le rapport actuel entre anthropologie et théorie critique et plus précisément sur les interprétations et usages que l’on fait des théories de Gramsci dans une période où s’exprime une nouvelle « renaissance » de l’auteur en France et à l’international.

Prochaine séance :
Le jeudi 18 avril 2013
Christelle Taraud (Columbia University of New York in Paris)
Etat, races et prostitutions coloniales en Algérie.
Discutant : Jean-Bernard Ouedraogo