Christine Estève, Irène Bellier, Claudia Goepfert et Jérémy Cheval, Rajasthan – Shekhawati, Puits et réservoirs, Mon Cher Watson éditeur, 2014
À Jhunjhunu, chef-lieu du Shekhawati, Rajasthan, on a toujours su recueillir, conserver et distribuer l’eau considérée comme la réserve de vie. Les plus grands architectes et artisans y ont construit des puits et des réservoirs devenus les témoins des savoir-faire, des connaissances constructives et écologiques au Rajasthan. Ce guide dévoile 20 sites discrets et spectaculaires qui attestent de cette savante maîtrise de l’eau. Guide par l’architecture des puits et des réservoirs, ce livre permet aussi la découverte d’une situation contemporaine, celle de l’accès à l’eau en Inde. À Jhunjhunu, chef-lieu du Shekhawati, Rajasthan, on a toujours su recueillir, conserver et distribuer l’eau considérée comme la réserve de vie. Les plus grands architectes et artisans y ont construit des puits et des réservoirs devenus les témoins des savoir-faire, des connaissances constructives et écologiques au Rajasthan. Ce guide dévoile 20 sites discrets et spectaculaires qui attestent de cette savante maîtrise de l’eau.
Trilingue : Français-Anglais-Hindi
Contact pour Mon Cher Watson éditeur : Christine Estève +33 (0)6 07 29 74 76
Références :
76 pages ; 17,5 x 10,5 cm
ISBN 978-2-916981-01-7
EAN 9782916981017
EXTRAIT DU LIVRE
L’abandon des puits et des réservoirs au profit de l’eau courante en Inde s’accompagne de la perte d’un patrimoine bâti remarquable. C’est aussi un révélateur. En effet, changer la relation à l’eau dans ce pays qui lui est si dépendant fait surgir nombre de questions qui touchent autant aux besoins des hommes et des animaux, aux modes de vie et notamment celui des femmes, qu’au développement économique et urbain que connaît l’Inde aujourd’hui. Elles interrogent sur la valeur du bâti patrimonial situé dans des régions touristiques, le choix des aménagements et des transformations nécessaires et les mesures à adopter pour accompagner la transition d’un point de vue humain, social et économique.
C’est autour des puits que se sont développés les villages et les villes du Shekhawati.
Lieux de rencontre depuis les alentours, les puits et leurs quatre hautes colonnes aux niches creusées dans la pierre pour y loger une bougie, étaient au cœur de rassemblements, un repère visible de loin. Situés au centre des carrefours et des places, ils étaient colorés, vivants, imposants et participaient à l’image des communautés et de leur quartier auquel bien souvent ils donnaient son nom. Celui d’un donateur (Mertani Seth Mannahal Baori), celui d’un dieu ou d’une divinité (Gopinath), de parents disparus, de membres de la caste qui les avait bâtis (Tulshian, Goenka, Modi...), ou d’autres noms venus de leur esthétique nouvelle (Naya well). Certains ont tant marqué leur quartier que malgré leur disparition leur nom demeure comme adresse, maintenant vivante la mémoire de la ville. Alors que nombre de puits ordonnent encore les noeuds urbains et trônent au centre des places et des carrefours, sans utilité ils entrent en déshérence et se dégradent devenant de véritables dépotoirs. Leur image est devenue négative et les habitants ne peuvent plus en tirer fierté. Ignorant autant leur potentiel utilitaire que patrimonial, les autorités songent à les détruire alors même que les systèmes modernes d’approvisionnement en eau sont insuffisants.
BOOK EXTRACT
As wells and reservoirs are deserted in favour of piped water, India loses a remarkable built heritage. It is also an indicator : the changing relationship to water in such a water-dependent country reveals many issues concerning the needs of humans and animals, the lifestyles – particularly women’s – and the current economic and urban growth in India. It raises the issues of the value of built heritage in touristic areas and, in a social and economic perspective, of its usefulness and of how the transition should be supported. The villages and towns of Shekhawati have developed around the wells. With their four high columns and hewn niches for candles, visible from afar, the wells used to be at the heart of gatherings. Located at the crossroads and on the squares, colourful, lively and massive, they shaped the identity of the neighbourhood which was often named after them – the name of a patron (Mertani seth Mannahal baori), of a god or a divinity (Gopinath), of deceased parents, of members of the caste who built them (Tulshian, Goenka, Modi or Mittal), or other names chosen to fit their new appearance (Neha well). The name of the well permeated the neighbourhood so much that it now is an address and keeps the town’s memory alive. Many wells still are at the core of urban junctions and reign over squares and crossroads, but once they are abandoned they become damaged and turn into landfills. Their image becomes negative and the inhabitants are no longer proud of their well. People unaware of their usefullness and heritage value propose to destroy them even when the modern water supply networks are insufficient.
Source des visuels : Librairie les cinq continents