Jeudi 7 Avril 2011 de 10h30 à 12h30
Salle B, CNRS, 27, Rue Paul Bert, Ivry sur Seine.
Christophe BLANCHARD, Doctorant en sociologie (Université d’Evry Val d’Essonne, et maître-chien diplômé)
Les jeunes en errance accompagnés de chiens : un binôme prisonnier dans la cité.
L’atelier, est librement ouvert aux auditeurs, au CNRS d’Ivry sur Seine (27 rue Paul Bert. Métro ligne 7 : Station Porte d’Ivry ou Porte de Choisy).
Contact : gaboriau@ivry.cnrs.fr
daniel.terrolle@orange.fr
Cet atelier se propose, d’avril à juin 2011, de mettre à la discussion quelques-uns des enjeux sociaux majeurs des villes actuelles, en s’appuyant sur l’exemple de Paris.
Les villes étant les lieux de projection et de signification des rapports sociaux et économiques des sociétés industrielles et commerciales contemporaines, leur organisation matérielle (urbanisme et aménagement) et sociale (les lieux d’habitation par exemple) énonce la logique de ces rapports. Ces derniers sont l’objet d’enjeux : ils suscitent des dynamiques de conservations, de résistances, de révoltes, ou de négociations entre dominants (ceux au nom desquels ce pouvoir s’exerce) et dominés (ceux qui en subissent les effets).
La ville n’est pas surtout une métaphore naturaliste, de type écologique, dans laquelle les rapports sociaux évolueraient indépendamment de rapports de domination et selon une logique qui éclipserait la détermination de ces derniers. Une évolution inéluctable de type « naturaliste » ne remplace pas la compréhension historique des rapports socio-économiques. Car non seulement la ville est l’expression de rapports de force, mais l’exercice des pouvoirs semble obliger à une sorte de « parade » qui souligne l’ordre et les valeurs de groupes sociaux en place, au-delà des nécessités et des apparences démocratiques.
L’atelier propose de réfléchir sur les possibilités de dévoiler des rapports sociaux « lisibles » dans l’ordre apparent du social. Fait de scansions, cet ordre semble éclater ici et là. Quelles sont les possibilités de son dévoilement ? Un contexte historique particulier rend-il plus visible les hiérarchisations sociales ? Les métaphores empruntées à la « théâtralité » interactionniste sont-elles utiles ? Ne s’agit-il pas davantage de rechercher les formes de brutalités, dans leur nudité crue, qui signent les rapports de domination et leurs effets ?
Les enjeux urbains actuels concernent par exemple l’espace et la répartition : les mœurs et les expressions collectives ; le contrôle et la police ; la visibilité et l’invisibilité ; la gestion des flux et des mouvements ; les formes de pouvoirs et de contre-pouvoirs, d’information et de désinformation…
Nous souhaitons aborder, à travers l’enjeu lui-même, des pistes possibles pour en étudier les formes de pouvoir. Quelles sont les objectivations possibles de ces enjeux ? Quelles formes de domination (et de nominations) sont à l’œuvre dans ces derniers ? Comment peuvent-elles se lire à différentes échelles ? Depuis celle de l’individu, dans son destin personnel et/ou en rapport avec ses groupes de rattachement, en passant par celle de réseaux de configurations sociales auxquelles telle ou telle personne appartient, de façon durable ou provisoire – des rapports de voisinage au lien qui l’unit à l’Etat – jusqu’aux réseaux plus vastes (réseaux « sociaux » d’internet) que l’Etat s’efforce de contrôler, voir, dans certains cas ultimes, de faire cesser ?
Cet atelier cherchera à clarifier quelques-uns des enjeux selon un mode de lecture visant à « colorer » les formes de pouvoir qui s’y jouent. Quelles sont-elles ? Comment l’anthropologie peut-elle contribuer à les objectiver en dépassant une simple lecture ethnographique – cependant nécessaire - de leurs manifestations pour restituer l’amplitude sociologique indispensable à la compréhension cohérente de ces dernières ?