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Université Internationale d’Été 2009

publié le

Au-delà du développement III

Organisée par l’Institut international de recherche, politique de civilisation,
avec la collaboration du Centre Edgar Morin/iiAC

À Poitiers, du 1er au 4 octobre 2009 à l’Espace Mendès-France

Les sept défis pour une politique de civilisation.

Complexités de la société-monde et régulations planétaires.

Le contexte

Nous avions, lors de l’université d’été à Saint Jean d’Angély en 2007, fait le pari de mettre à l’agenda les discussions sur les différentes acceptions et les approches multiples du modèle contemporain de développement, y compris dans sa version la plus adoucie qu’est le développement durable. Cette notion floue pose à l’heure actuelle des problèmes de conceptualisation, plus encore de paradigme, c’est-à-dire des principes fondamentaux de raisonnement. Force est de constater également qu’il existe un décalage croissant entre savoir scientifique et action politique sur le thème même du développement. Des incertitudes inconnues jusqu’alors prennent aujourd’hui une ampleur croissante si l’on considère les crises répétées qui affectent les économies capitalistes : comment réorienter le mode de développement de nos sociétés, fondé sur le paradigme économique de la croissance ? Faut-il rompre avec ce paradigme ancien du développement ? Faut-il repousser la conceptualisation du développement ? Y a–t-il d’autres formes de régulation, y compris au plan planétaire ? Cet ensemble de questionnement s’applique à une société-monde qui a atteint un degré d’interdépendance sans précédent. Les changements qui interviennent à l’échelon planétaire sont maintenant étroitement liés à ceux qui se produisent à l’échelon subnational et national. C’est là que se situe notre poursuite d’une compréhension et, nous l’espérons, l’émergence d’une pensée complexe. En rapprochant des points de vue naissants sur la complexité planétaire, nous espérions au cours de la dernière université d’été, qui a eu lieu à Niort (2008), parvenir à une approche renouvelée des défis planétaires actuels et leur inscription dans une véritable rupture paradigmatique. Celle-ci réside dans l’abandon de la séparation entre le politique et l’humain, dénoncée désormais par l’ensemble des observateurs de nos sociétés contemporaines. Il faut sortir d’une approche insuffisante du développement, qu’il soit durable, soutenable ou décroissant, pour s’orienter vers un projet global, respectueux des contextes culturels dlocaux. Une telle approche nous semble indispensable pour favoriser l’émergence d’une nouvelle conscience planétaire conjointement à une réforme de la pensée, vers une politique de civilisation au service de tous.

Les sept défis pour une politique de civilisation

Quant à l’université européenne internationale d’Eté 2009, elle se tiendra à Poitiers du 1er au 4 octobre 2009 à l’Espace Mendès France et dans une multitude de lieux mobilisés dans la ville. Elle s’inscrira dans la lignée des autres éditions favorisant, à travers une réflexion sur les conditions de l’épuisement d’un modèle de développement, l’émergence d’une pensée complexe. Ceci requiert la mobilisation d’un ensemble de démarches marquées du sceau de la transdisciplinarité, de la confrontation entre chercheurs et décideurs politiques et de la volonté d’une ouverture vers l’ensemble de nos concitoyens. L’intérêt que nous portons à la pensée complexe a un double caractère. Le premier se préoccupe de la connaissance approfondie que l’on pourra en tirer et du vaste potentiel d’expériences qui en découlera. Le second s’attache à la valeur intrinsèque de cette université, qui constitue un grand pas en avant dans le réseau de connaissance, jusqu’ici cantonné au cours de ses dernières années à un dialogue entre porteurs de connaissances. Tout ceci se situe à un niveau mondial, là où l’interdépendance et la diversité sont devenues les traits déterminants. Enfin, les complexités auxquelles l’Université Internationale d’Eté s’intéressent se trouvent enracinées dans le domaine du concept de politique de civilisation. Il est évident maintenant que les complexités liées à l’évolution sociale et culturelle très rapide et profonde, et qui sont partie intégrante d’un « new ideal civilisationnel », posent de nouveaux problèmes liés à des processus de régulation planétaire. Les solutions technocratiques proposées par des experts, aux interventions qui méritent analyse critique, laissent beaucoup à désirer. Il ne sert plus à rien, dans la période cruciale où nous vivons, de formuler des solutions institutionnelles et techniques brillantes si leur mise en œuvre est tout à fait irréaliste. Le façonnement de l’action politique, l’adaptabilité à la société-monde et à l’approbation par les citoyens doit être une partie intégrante de la formulation, des discours et de manière générale de la médiation, non une condition préalable ni une réflexion a posteriori. Cet évènement bénéficie d’une dynamique de réseau international qui unit de nombreuses individualités de tous horizons de la recherche, de l’enseignement supérieur et de la réflexion intellectuelle. Ce mouvement lent, travaillé sur le fond et sur des textes longuement mûris dans un échange permanent, rencontre désormais les préoccupations de nombreuses institutions dont les stratégies se heurtent au double obstacle de la pertinence scientifique des analyses et d’une coupure de nombreuses sphères de la société. La mobilisation de la recherche dans une perspective transdisciplinaire alliée à un souci permanent de médiation vers les couches de la société qui restent encore en dehors des enjeux, trouve un écho dans les préoccupations des institutions intergouvernementales comme de celles en charge des nations et des territoires qui les composent, quelle qu’en soit la dimension. Il convient d’être présent dans ce nouveau dialogue indispensable pour assurer une nouvelle base d’échanges et d’en être acteur.

L’urgence des situations actuelles ne doit pas faire oublier que les solutions n’existent pas en tant que telles ; à rappeler que la capacité des sociétés humaines à prendre en compte les enjeux locaux et planétaires sera fonction d’une aptitude générale à partager les diagnostics, sûrement ; à mettre en débat les propositions, certainement ; mais encore plus à s’inscrire dans une série des défis prenant en charge un ensemble de réformes. Cette perspective doit tendre vers la définition d’un ensemble favorisant une véritable politique de civilisation touchant à la pensée, l’économie, le social, à la culture, aux partages des savoirs et aux conditions du vivre ensemble avec l’environnement, l’éthique, le politique, etc. Toute approche plus fondamentale que l’investissement dans d’éventuelles réformes des structures, des systèmes ou de tels ou tels circuits ou institutions qui ne peuvent être que des conséquences du premier acte envisagé ci-dessus. Réforme, encore un mot dont la signification n’a pas échappée à la regrettable simplification que supposent les besoins récents de communication politique. Là où la complexité était de mise. Le regretter est une chose, mettre en œuvre les conditions d’une refonte profonde de cette terminologie nécessite là aussi un travail de fond.

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