École des Hautes Études en Sciences Sociales
Institut Interdisciplinaire d’Anthropologie du Contemporain
(UMR EHESS-CNRS 8177)
Laboratoire d’Anthropologie Urbaine
L’Atelier d’Anthropologie Contemporaine
Journée d’étude du 13 juin 2013
« Passeurs, traducteurs, médiateurs. Penser la frontière et le monde »
96 Bd Raspail, Salle Lombard (rez-de-chaussée). Métro Saint Placide ou Rennes
9h-9h30. Introduction
Martin Lamotte Présentation de l’atelier
Michel Agier (EHESS, IRD), Introduction, « La frontière comme décentrement ici et maintenant ».
9h30-11h. Séance 1
Frédéric Keck (CNRS, LAS), « Frontières d’espèces et frontières politiques dans le monde de la biosécurité ».
Discutant : Gulia Mensitieri & Martin lamotte
Pause : 11h-11h15.
11h15-12h45. Séance 2
Rada Iveković (Philosophe), « Quelques réflexions sur les frontières en Asie et sur la traduction ».
Discutant : Mariano Thierry LAWSON
Pause déjeuner : 12h45-13h45.
13h45- 15h15. Séance 3
Thierry Goguel d’Allondans (IFCAAD, Université de Strasbourg), « Le travail social comme initiation »
Discutant : David Puaud
Pause : 15h15- 15h30
15h30-17h. Séance 4
Alain Bertho (Université Paris 8), « Frontière de la politique : l’émeute, un énoncé sans parole »
Discutant : Marie Beschon
17h15-18h30. Débat général « Passeurs, traducteurs, médiateurs : figures de la frontière »
animé par : Stellio Rolland et Filippo Furri
Argumentaire :
La frontière a été étudiée, de départ et d’arrivée, des plages africaines d’embarquement de nuit, aux poussières de désert américain. Matière à penser, la frontière a été construite autant qu’écrite. Mais toujours en ligne qui sépare. Pour comprendre la place et l’engagement de chacun dans ce monde, on cherchera à penser la frontière comme lieu, observable, d’un potentiel en suspend, de l’à-venir. Il s’agit de développer une pensée du monde à partir des entre-deux, des marges et de l’incertain, de décrire les personnes qui sont dans des situations de frontière, où se joue la reconnaissance des uns et des autres, d’un point de vue cosmopolitique et non global, qui se ferait au détriment des singularités et des particularités. On parlera alors de la condition cosmopolite observable dans les situations de frontière. Et nous accueillerons les langages autres (d’autres disciplines, d’autres lieux, etc.) qui ont la frontière comme socle ou enjeu.
Plusieurs thèmes sont abordés. En premier lieu, les frontières et politiques du vivant. La frontière entre les mondes vivants (humain, animal, végétal) est-elle la nouvelle et la dernière frontière de l’autre, ou réinterroge-t-elle les altérités construites entre les hommes ? Puis à partir de réflexions sur la traduction, on interrogera les médiations qui tout à la fois font et passent les frontières, considérant les traducteurs comme faiseurs et défaiseurs de frontière. Enfin, c’est l’épaisseur de la frontière qui s’offre aux yeux de l’anthropologue sur le terrain. Il s’agira d’appréhender la frontière sous ses aspects matériels et sociaux (urbaine, nationale, juridique, en situation, etc.). On l’appréhendera comme lieu ou situation où se décident et/ou se mettent en œuvre des pratiques, des identités ou des normes de contrôle à la marge (les conflits entre police et intervenants sociaux), comme lieu enfin où se donne à voir des pratiques politiques à la limite...