EAU TROUBLE
PLAAKAT : 40 min.
PLAAKEM : 28 min.
Au cœur de la Thaïlande, les joutes de poissons (poissons combattants appelés plaakat et poissons aiguilles appelés plaakem) durent plusieurs heures et sont l’occasion d’intenses paris. En posant leur caméra au milieu de ces réunions d’amateurs pendant plusieurs semaines, les auteurs ont cherché à percer les mystères de cette passion. Véritable travail sur le regard, les deux films tentent chacun à leur manière de prolonger les caractéristiques des deux dispositifs (bocaux en verre pour les plaakat et vasques en terre cuite pour les plaakem), attentifs aux modes d’attention qu’ils impliquent, aux nombreux commentaires parfois surréalistes que les poissons suscitent et aux coups de bluff auxquels se livrent les joueurs. Le film alterne conversations, séquences de visages qui se troublent à la surface de l’eau et mouvements vifs des poissons, beaucoup plus rapides que l’œil humain et qui échappent en grande partie au joueur même le plus attentif. A l’affut des moindres coups d’aiguille et autres morsures, les parieurs qui s’interdisent le moindre contact avec
l’eau, passent par des états d’excitation euphorique et de méditation quasi hypnotique, et s’adonnent à une forme de décryptage subtil mais prudent, empreint d’une philosophie toute bouddhiste sur la nature de l’action, du mouvement, de la vie et de la mort.
Réalisation : Emmanuel Grimaud - LESC, Stéphane Rennesson - LAU / iiAC
Post production : Arghyro Paouri - CEM / iiAC
Une production : CNRS, ARTMAP