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publication de "Citoyennetés ordinaires. Pour une approche renouvelée des pratiques citoyennes", sous la direction de Catherine Neveu et Marion Carrel

publié le

Nous avons le plaisir de vous annoncer la parution fin décembre 2014 de l’ouvrage collectif :

Citoyennetés ordinaires. Pour une approche renouvelée des pratiques citoyennes, Paris, Karthala.

Sous la direction de Marion Carrel et Catherine Neveu.

Ont contribué : Alexandra Bidet, Agnès Deboulet, Rémi Eliçabe, Patrick Gonin, Amandine Guilbert, Anne- Sophie Haeringer, Nathalie Kotlok, Erwan Le Méner, Gülçin Erdi Lelandais, Françoise Navarre, Laetitia Overney, Maxime Vanhoenacker.
Postface par Jacques Ion.

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Crise de la citoyenneté ou cécité des observateurs devant ses transformations ? Ce livre explore l’hypothèse d’un renouvellement et d’une pluralité des formes de citoyenneté, qui peinent parfois à se faire reconnaître comme telles tant elles se heurtent aux présupposés de la figure habermassienne du citoyen désincarné, détaché de ses appartenances, évoluant dans les hauteurs de l’intérêt général. Il explore des situations où les dimensions de l’interconnaissance, de l’émotion, de l’appartenance communautaire ou territoriale, du trouble et du conflit comptent fortement dans l’engagement citoyen. Cet ouvrage s’inscrit dans le champ d’une anthropologie politique soucieuse de multiplier les espaces, lieux et formes à travers lesquels les transformations contemporaines de la citoyenneté peuvent se saisir.

Analyser la citoyenneté ordinaire, ancrée dans le quotidien des individus et collectifs, n’implique pas de s’enfermer dans le micro-local ou le populisme. Au contraire, le chercheur « délocalise » l’enquête lorsqu’il repère dans les actes et les discours ce qui emprunte à l’histoire, aux représentations et à l’imaginaire sur le vivre ensemble, l’égalité ou les discriminations, tout autant qu’aux lois, institutions et politiques publiques. La référence à l’ordinarité est un moyen d’inclure dans l’analyse ce qui n’a généralement pas accès à la visibilité, que ce soit pour les politiques ou pour les chercheur-es, ces « signaux faibles de citoyenneté » que les contributions de cet ouvrage proposent d’explorer.

Les enquêtes empiriques portent ainsi sur des activités citoyennes qui ne visent ou n’atteignent pas nécessairement la publicité et la pérennité, mais qui s’incarnent toutes dans des communautés, collectifs et lieux de vie, tels que la résistance à leur éviction par les Roms du quartier de Sulukule à Istanbul, les collectifs anti-démolition dans des grands ensembles à Argenteuil, Marseille ou Poissy-La Coudraie, les contre-projets oscillant entre radicalité et ordinarité à Montréal, Barcelone ou Toulouse, les signalements de sans-abri au 115 saisis dans la diversité de leurs motifs, les déclinaisons et réactions aux tarifs de la restauration scolaire, l’expérience de la citoyenneté dans le scoutisme laïc, les projets de co-développement "ici et là-bas" par des migrants maliens ou encore l’expérience de la "petite politique" par un collectif d’habitants à la Duchère.

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Pour le sommaire complet et la présentation des auteurs, voir la pièce jointe.

Bien cordialement,
Catherine Neveu et Marion Carrel