1er et 3ème jeudi du mois de 17h à 19h, à l’exception du 21 octobre. Attention, à partir du 6 janvier, les séminaires auront lieu au 105 boulevard Raspail - 75006 Paris et non au 54.
EHESS et Maison des Sciences de l’Homme de Paris, IIAC-LAIOS, CESSP-CSE, CREDA-ERSIPAL, Centre d’Etudes Africaines
Tourism is politics ?
La sixième saison du séminaire sera consacrée aux multiples dimensions politiques du tourisme. Du circuit (post)colonial aux formes contemporaines du tourisme militant, la question du pouvoir, de ses dynamiques et de sa circulation sera au centre de nos débats. Nous croiserons les approches, les disciplines et les objets, de l’anthropologie visuelle à la science politique. Les séances seront organisées autour d’une projection ou d’une communication, suivie d’une mise en perspective avec un discutant, et d’une discussion avec les participants.
16 décembre 2010 : Extension du domaine de la lutte patrimoniale. Vodun, patrimoine bâti et tourisme à Porto-Novo (Bénin)
Saskia Cousin (IIAC-LAIOS, IUT de Tours)
Discussion : Anne Doquet, (CEA, IRD)
6 janvier 2011
Projection de film et débat
Nadège Chabloz (Centre d’études africaines, EHESS)
Bwiti et iboga en VF (2). Itinéraire d’un initié militant, 52 min., 2010
Ce documentaire, le deuxième d’une trilogie consacrée à l’expérimentation d’une plante et d’un rite gabonais par des Français, suit le parcours de Yann sur plusieurs années. Ce Parisien de 36 ans, cadre supérieur dans l’informatique, a été initié au bwiti en France puis au Gabon en 2007, et réside désormais à Libreville. Considéré comme un "trait-d’union" entre les "cultures africaine et occidentale", il se pose en défenseur, en médiateur et en nouveau gardien de la tradition bwitiste dans les médias gabonais et sur Internet, à l’heure où celle-ci est classée comme secte en France par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les sectes. Par ailleurs, il promeut auprès du gouvernement gabonais et des Occidentaux une forme « d’écotourisme » au Gabon, qui pourrait ainsi devenir selon lui « le Tibet de l’Afrique ».
Voir également sur le sujet les articles :
2009, "Tourisme et primitivisme. Initiations au bwiti et à l’iboga (Gabon)", Cahiers d’Etudes africaines, XLIX (1-2), 193-194, pp. 391-428.
2011 (à paraître), "Un Tibet en Afrique. Construction d’un imaginaire autour du ’tourisme chamanique’ et du Gabon à travers le cinéma documentaire", Téoros.
20 janvier 2011
Johanne Pabion (EHESS)
Le gouvernement kirghize croit-il au Père Nöel ?
Tourisme et politique au Kirghizstan postsoviétique (Asie centrale).
Le Kirghizstan occupe à partir des années 2000 une place singulière dans le développement de l’écotourisme. Articulé autour de trois objectifs, cette activité touristique s’attache, entre autres, à la conservation de la culture du pays considéré. Dans un contexte post-soviétique où cohabitent de multiples nationalités, les nombreuses ONG ou organisations internationales ont érigé le groupe ethnique kirghize au rang de bénéficiaires privilégiés de leurs projets.
Bien qu’entretenant cette ethnicisation du secteur au travers de la législation, l’Etat envisage, simultanément, de faire du tourisme le ciment d’une cohésion nationale forte. Suite à un article suédois présentant la République kirghize comme le lieu idéal pour que Santa Claus entreprenne sa tournée, le gouvernement de l’époque fait-il du Kirghizstan sa terre d’accueil.
Investi en tant que produit touristique à part entière, la réappropriation de la figure universelle de Santa Claus interroge à la fois les processus et les procédures qui sous-tendent sa mise en oeuvre. La présentation éclairera les enjeux que cette réappropriation suscite, au travers notamment des pratiques de localisme et des stratégies mises en œuvre par le gouvernement kirghize.
Bibliographie :
Pabion Mouriès Johanne (2010) « L’écotourisme au Kirghizstan post-soviétique, entre développement international et volontés locales », thèse de doctorat de l’EHESS sous la direction de Mr André Bourgeot (LAS/CNRS).
Palmer, Nicola (2006) « Economic transition and the struggle for local control in ecotourism development : the case of Kyrgyzstan » in Journal of ecotourism, 5(1+2), p. 40–61.
Pétric Boris et Gossiaux Jean-François (2007) « La construction de la démocratie sous l’égide des organisations internationales : le cas du Kirghizstan », in NEVEU Catherine (dir.), Cultures et pratiques participatives. Perspectives comparatives, Paris, L’Harmattan, Coll. Logiques politiques.
Thompson, Karen., Schofield Peter, Foster, Nicola & Bakieva G (2006), « Post-Colonial Resurgence of Turkic Culture and the Marketing of Cultural Tourism in Kyrgyzstan ». In Picard David & Robinson Mike (Eds) Festivals, Tourism and Social Change : Remaking Worlds. Clevedon : Channel View Publications
3 février 2011
Gabriele Pinna (doctorant au CRESPPA-GTM)
Rapports de classe et relation de service dans l’hôtellerie haut de gamme parisienne.
A partir de l’évidence de la domination d’une clientèle fortunée et internationale sur une main-d’œuvre dont le professionnalisme n’est pas reconnu et les conditions de travail et de rémunérations comptent parmi les plus défavorables en France et à l’étranger, je vise à montrer comment : Au-delà de la domination évidente, les rapports de classe réalisent une fonction économique importante car ils permettent l’enchantement de l’expérience touristique par la mise en scène d’un univers de service façonné sur le modèle du travail domestique des maisons aristocratiques. Les rapports de classe assument une signification symbolique par la ritualisation des interactions de service entre les clients et les salariés – la mise en scène de la servitude – et contribuent à l’équilibre entre la logique commerciale et celle du profit, dans des hôtels qui ne sont pas en mesure de garantir de façon permanente de standards de service et une personnalisation des relations de service en ligne avec les attentes des clients.
L’organisation du travail à l’intérieur des hôtels favorise, d’un côté, la responsabilisation directe du salarié, qui assume sur soi-même les manques de l’organisation qui provoquent l’insatisfaction du client, d’un autre côté, l’essor d’un climat conflictuel chez les salariés. La reconnaissance symbolique et matériel – les pourboires - du client tout puissant, le travail en interaction avec les clients ou non, l’appartenance à différents secteurs de l’organisation (restaurant, bar, réception, « étage », entretien…) dépendent, à bien des égards, des caractéristiques telles que le couleur de la peau, la nationalité, le genre, l’âge, le capital beauté, etc. et constituent des tensions parmi les membres du personnel. En effet, l’attribution du salarié à un poste de travail est réalisée à l’appui de ses caractéristiques sociales et contribue à l’essor des barrières entre les différents services et à l’éclatement de la classe des salariés de service dans une galaxie de sous-groupes conflictuels. C’est pourquoi, la responsabilisation de salarié et les tensions à l’intérieur de l’organisation rendent objectivement peu probable le passage d’une « classe en soi » à une « classe pour soi » des salariés de service, dans un secteur traditionnellement dépourvu de représentantes syndicales.
3 mars 2011, salle 9
Projection de Film et débat / - Le palace de la cité perdue, Stéphane Diss (réalisateur), 52 min, 1994, Zafara.
L’Apartheid supprimé, l’Afrique du Sud peut s’ouvrir au tourisme international. Sol Kerzner crée le Palace de la Cité Perdue. Niché au coeur d’une oasis artificielle, ce luxueux complexe hôtelier se trouve dans un home land misérable. A travers le portrait du Palace de la Cité Perdue se découvre une face cachée de la nouvelle Afrique du Sud.
Discussion du film en présence du réalisateur Stéphane Diss
avec Roger Meunier (EHESS), Gabriele Pinna (CRESPPA-GTM), Nadège Chabloz (EHESS).
17 mars 2011, salle 10
Maité Boulosa-Joly (Université d’Amiens (UPJV / H-PIPS) :
« Aux confins du « tourisme anthropologique ». Le Nord-Ouest argentin et ses enjeux politiques internes » ; - Katia
Boissevain, (IDEMEC (CNRS-UMR 6591) et LPED (IRD/Université de
Provence) : « Tourisme religieux et politique : l’exemple des
pèlerinagesjuifs en Tunisie ».
7 avril 2011, salle 9
Projection de film et débat avec la réalisatrice par visioconférence
Global Villages 59 min., DVD Pal, English and Chinese (English ubtitles), Tourist Gaze Productions, 2005 de Tamar Gordon (Dept. of Language, Literature and Communication Rensselaer Polytechnic Institute, Troy, NY USA).
Global Villages depicts ethnic themes parks of China and Japan where official narratives of tradition and history are translated into colourful dances and interactive routines. Theme parks formations are “imagined communities” that reach beyond the borders of the thatched huts and park walls. While having fun together, tourists and performers also collaborate in the production of heritage, nation and world. Global Villages takes viewers from naïve enjoyment to reflexive understanding of the corporate and political agendas entailed in the display of people and culture, where things are not what they appear to be.
Tamar Gordon is associate professor of Anthropology at Rensselaer Polytechnic Institute. She is a scholar and filmmaker whose work centers on culture and development in themed environments, and on contemporary media practices and visual cultures of globalizing religions. Global Villages, her first feature documentary, has been screened in ethnographic film festivals around the world. She also works collaboratively with other media producers at the Hudson-Mohawk Independent Media Center.
gordon@rpi.edu
Texte de Tamar Gordon permettant de préparer la séance.
5 mai 2011, salle 9
Léopold Lucas (CRIT/IUKB)
« La gouvernance touristique métropolitaine. Le cas de Los Angeles ».
Céline Travési (LACS, UNIL / IUKB)
« La figure de l’anthropologue à l’épreuve du terrain.
Pour une anthropologie réflexive appliquée à l’étude du tourisme ».
Léopold LUCAS est doctorant et Assistant d’Enseignement et de Recherche à l’UER Tourisme de l’Institut Universitaire Kurt Bösch (Suisse). Géographe, il réalise une thèse, sous la direction du Professeur Mathis Stock, pour travailler la problématique de la réalisation et l’actualisation de l’urbanité des lieux par les pratiques touristiques. Quels sont les acteurs intervenant dans le développement et la gestion de la dimension touristique d’une métropole ? Pour travailler cette problématique, une entrée par la notion de gouvernance est particulièrement intéressante dans la mesure où elle implique de considérer et les acteurs oeuvrant pour la sphère publique et ceux agissant pour des intérêts privés. L’investigation s’articulera ici autour d’une description de la situation à Los Angeles, lieu dont la fragmentation de l’espace des pratiques touristiques renvoie à celle de son paysage politique, nécessitant ainsi la prise en compte d’une multiplicité d’opérateurs. Il s’agira moins, lors de cette intervention, de répondre à la question que de proposer des premières pistes de réflexion qui seront l’occasion d’alimenter le débat et d’inciter à poursuivre les recherches sur ce sujet.
Céline TRAVESI est doctorante et Assistante d’Enseignement et de Recherche à l’UER Tourisme de l’Institut Universitaire Kurt Bösch (Suisse). Anthropologue, elle réalise une thèse sous la direction du professeur Mondher Kilani (LACS, UNIL) et la co-direction du profeseur Stéphane Nahrath (CRIT, IUKB). La problématique de sa thèse porte sur les discours que les Australiens Aborigènes construisent sur eux-mêmes et sur leur culture à travers le développement du tourisme dont ils sont les acteurs.
19 mai 2011, salle 1
"Patrimoine mondial, politique régionale, tourisme (trans) national :
le cas d’Osogbo (Nigeria)"
Saskia Cousin, anthropologue (IIAC-LAIOS, Université François Rabelais) & Jean-Luc Martineau, historien (HSTM - Inalco, SEDET)
Saskia Cousin et Jean-Luc Martineau, 2009 , « Le festival, le bois sacré et l’Unesco. Logiques politiques du tourisme culturel à Osogbo (Nigeria) », Cahiers d’Etudes Africaines n°194, 337-364
Chercheuse au IIAC-LAIOS et au CITERES (Université François Rabelais), Saskia Cousin est maîtresse de conférence et travaille sur les enjeux politiques et identitaires du tourisme et de la patrimonialisation, principalement au Bénin.
Cousin S., 2008, « L’Unesco et la doctrine du tourisme culturel », Civilisations, vol. 57 (1-2), 41-56
Cousin S., 2011, « Extensions du domaine de la restauration. Porto-Novo capitale », in Christine Mengin et Alain Godonou (dir.), Le patrimoine de Porto-Novo : réhabilitation, développement, perspectives touristiques. Travaux du réseau Patrimoine et développement, Publications de la Sorbonne/École du patrimoine africain, Paris/Porto-Novo
Chercheur dans l’équipe HSTM-INALCO et au SEDET, Paris 7 Diderot, Jean-Luc Martineau est maitre de conférence, spécialiste d’histoire contemporaine du Nigeria, en particulier de l’espace yoruba, et du Bénin. Il travaille sur les constructions identitaires à différentes échelles du territoire.
M artineau , J.-L., 2006 : « Yorùbá Nationalism and the Reshaping of Obaship » in FALOLA , T. & GENOVA, Ann, Yorùbá Identity and Power Politics, Rochester : University of Rochester Press, 2006, p. 205-228
M artineau , J.-L., 2004, « L’espace yoruba (fin xix siècle-1960) », Journal des africanistes [En ligne], 74-1/2
M artineau , J.-L., 2003, « L’identité locale comme garantie de sécurité en ville, une idée récente », in L. Fourchard & I. O. Albert (sous la dir. de), Sécurité, crime et ségrégation dans les villes d’Afrique de l’Ouest du xix e siècle à nos jours, Paris, Karthala-IFRA, pp. 395-415.
M artineau , J.-L., 2008, « Shifting Identities among Nigerian Yoruba in Dahomey and the Republic of Benin (1940s–2004) » in FALOLA , T., Rochester (EU) : University of Rochester
16 juin 2011, salle 4
Christophe Clivaz, Stéphane Narath (Politologues, IUKB-Sion) : Polity, politics, policy. Les contributions de la science politique à l’analyse des phénomènes touristiques ».
Programme du séminaire