1er mardi du mois de 11 h à 13 h (salle 9 - 105 boulevard Raspail - 75006 Paris), du 5 octobre 2010 au 7 juin 2011.
Les séances 7 décembre et 4 janvier se dérouleront en salle 2.
Ce séminaire de recherche transdisciplinaire et comparatif (Amérique centrale, Caraïbe, Afrique sub-saharienne) traite des rapports entre globalisation et « pratiques sociales de calcul ». Par pratique sociale de calcul, nous entendons dans un premier temps l’ensemble des opérations mentales et des interactions qui donnent lieu à des calculs relatifs à la circulation du capital et/ou des marchandises à la fois dans et en dehors des cadres économiques institutionnels. Comment un acteur calcule-t-il les bénéfices ou les pertes liés à un emprunt immobilier ou à un achat de bétail ? Comment un agriculteur apprécie-t-il les bénéfices de l’usage d’une semence brevetée ? Quelle est la pensée économique des réseaux informels de transfert d’argent où les notions de gain et de profit semblent absentes ? Comment la monnaie est-elle reconvertie en biens de prestiges ? Cette convertibilité mobilise-t-elle des règles de commensalité, des manières de mesurer et de compter particulières ? Ces « calculs par le bas », ces logiques d’accumulation, d’investissement et de dilapidation, doivent aujourd’hui être pensés comme des conséquences du capitalisme globalisé. Par-delà les situations de dépendance, les acteurs développent des capacités nouvelles pour aménager, « vivre avec », les flux économiques mondiaux. Comment ces sujets méconnus de la globalisation aménagent-ils, subissent-ils ou résistent-ils à ces flux en fonction de répertoires qui leur sont propres ? Ce questionnement servira de support aux descriptions ethnographiques mettant en abîme les capacités d’initiative des acteurs dans le cadre d’un modèle habituellement construit par la seule interdépendance entre les sociétés. Les premières séances seront consacrées à la construction d’une bibliographie pluridisciplinaire critique sur le sujet. Pour éviter l’écueil d’une réduction empirique et théorique à la coupure Nord/Sud, Nous/Eux, le séminaire envisagera ces questions du calcul « par le bas » y compris dans des sociétés occidentales, ce qui inclut par exemple des populations immigrées dans des pays occidentaux mais aussi les pratiques de populations « plus sédentaires ».
NB : Le séminaire est organisé en collaboration avec Hélène Guetat et Catherine Baron du Laboratoire Dynamiques Rurales de l’Université de Toulouse-II/Le-Mirail.
Deux interventions :
Les Bakoroman et l’économie de la rue
Intervenante : Murielle Champy, Département sociologie et ethnologie comparative, Nanterre PX.
Présentation de lectures et discussion autour de la circulation de l’argent et des pratiques sociales de la monnaie
Intervenant : Benoit Hazard, Centre Edgar Morin/Institut Interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain
Renseignements et réception sur rendez-vous : Benoît Hazard, tél : 01 40 82 75 35, IIAC, Centre Edgar Morin, bhazard(at)ehess.fr
Direction de travaux d’étudiants : sur rendez-vous, contact : Benoît Hazard, tél : 01 40 82 75 35, IIAC, Centre Edgar Morin
http://www.ehess.fr/fr/enseignement/enseignements/2010/ue/224/