Lundi de 9 h à 11 h (salle M. et D. Lombard - 96 boulevard Raspail - 75006 Paris), du 7 février au 16 mai 2011.
Loin des simplifications parfois réductrices auxquelles donne lieu l’histoire des théories anthropologiques qui ont structuré le discours et les pratiques des anthropologues, qui ont animé les débats et nourri leur réflexion sur l’altérité, ce séminaire voudrait proposer aux étudiants une approche davantage circonstanciée des grands courants de pensée que furent l’évolutionnisme, le diffusionnisme, le fonctionnalisme, le structuralisme et le culturalisme. Il s’agira de les resituer dans leur contexte d’expression, en essayant de comprendre à quelles questions, à quels problèmes, historiquement datés, ils tentent de répondre. En prélude à l’étude de ces courants théoriques, nous reviendrons sur les raisons qui motivèrent la constitution de l’anthropologie en champ de savoir nettement délimité à partir du XIXe siècle, nous attardant ensuite sur son ancrage institutionnel au sein des musées ethnographiques. L’institutionnalisation universitaire de l’anthropologie alla aussi de pair avec la professionnalisation de ce qui devint alors un métier, avec la mise en place de l’expérience du terrain ethnographique comme la condition d’accréditation sine qua non pour être reconnu par ses pairs. Nous reviendrons sur quelques expériences de terrain fondatrices dans la mémoire de la discipline. A partir de l’étude du cas français, il s’agira également d’aborder la question de la différence pensée, raisonnée, en termes raciaux (avec la controverse monogénisme/ polygénisme), à travers les exemples contrastés de la Société d’Anthropologie de Paris puis du musée de l’Homme. Nous reviendrons également sur une caractéristique forte de l’anthropologie dès ses débuts universitaires : l’engagement politique et militant des pères fondateurs, comme Franz Boas, Marcel Mauss et Paul Rivet.
Site web : http://www.ehess.fr/fr/enseignement/enseignements/2010/ue/1103/