Ce séminaire se tient de 11 h à 13 h (Salle 587 - bât. Le France - 190-198 av de France - 75013 Paris), du 6 mars au 5 juin 2012.
Séance du 6 mars
Séance introductive :
Objets, définitions, méthodes à partir des territoires des migrations dans la globalisation.
Ce séminaire de recherche traite des rapports entre globalisation,
finances et ruralités. À partir des travaux renouvelant l’anthropologie
économique, il s’attache à observer les interactions, les logiques et
pratiques sociales de calcul qui, dans les pays du nord et du sud, formes des interprétations de la circulation du capital et/ou des marchandises dans et en dehors des cadres économiques institutionnels. Comment un acteur calcule-t-il les bénéfices ou les pertes liés à un emprunt immobilier ou à un achat de bétail ? Comment un agriculteur apprécie-t-il les bénéfices de l’usage d’une semence brevetée ? Quelle est la pensée économique des réseaux informels de transfert d’argent où les notions de gain et de profit semblent absentes ? Comment la monnaie est-elle tantôt reconvertie en biens de prestiges, tantôt dilapidée dans des logiques d’autodestruction ? Ces convertibilités mobilisent-t-elles des règles de commensalité, des manières de mesurer et de compter particulières ? Par-delà les situations de dépendance, les acteurs développent des capacités nouvelles pour aménager, « vivre avec », les flux économiques
mondiaux. Comment ces sujets méconnus de la globalisation aménagent-ils, subissent-ils ou résistent-ils à ces flux en fonction de répertoires qui leur sont propres ? À partir de descriptions ethnographiques mettant en abîme les capacités d’initiative des acteurs dans le cadre d’un modèle habituellement construit par la seule interdépendance entre les sociétés, le séminaire s’attachera à mettre en évidence un monde construit par des "économies multiples" à partir desquelles on se propose de réfléchir aux contours d’une anthropologie de la crise.
Séance du 3 avril
Intervenant : Yohan Forster (IIAC, EHESS)
Résumé :
Dans le cadre d’une mise en perspective critique des théories du marché, cette intervention se proposera de rendre compte, par l’enquête ethnographique, des interactions à l’oeuvre au sein d’un marché informel, le "biffin de Belleville". Nous analyserons, dans ce cadre, les pratiques marchandes et sociales des acteurs présents sur ce marché ainsi que les représentations qui y sont rattachées, mais également tous les "a-cotés" qui le rendent possible ou, au contraire, l’entravent : réseaux sociaux mobilisés, sources d’approvisionnement d’un côté, répression policière et relations au voisinage de l’autre. Nous appuyant sur une vision classique dans le champ de l’anthropologie économique, nous verront de quelle manière les relations marchandes sont "encastrées" dans des faisceaux de déterminations sociales, idée que nous tenterons de dépasser en montrant comment, par ailleurs, les relations marchandes sont elles-mêmes productrices de formes spécifiques de socialisation.
Suivi de quelques notes autour de « Comment décrire les transactions »
Niveau requis : séminaire de recherche ouvert aux doctorants et aux étudiants de Master.
Site web : http://iiac.ehess.fr/
Adresse(s) électronique(s) de contact : bhazard@ehess.fr