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Accueil > Le LAP > Archives > Séminaires > Séminaires 2011 - 2012

Le patrimoine en ses états

Benoit Hazard (Chargé de recherche au CNRS)

par Maryse Cournollet - publié le

Séance d’ouverture le 12 avril 2012
Intervenants : Benoït Hazard (Resp. du programme « patrimoine en Afrique », FMSH)
LES CADRES DE LA RECHERCHE SUR LE PATRIMOINE EN AFRIQUE.

La séance sera consacrée à l’introduction du domaine anglo-saxon des « heritage studies » et à une mise en perspective de ce domaine à partir du regard de chercheurs spécialisé dans la réflexion et la pratique patrimoniale.
&
Germain Loumpet (Directeur d’études associé, FMSH)
ETHNICITE ET PROCESSUS DE PATRIMONIALISATION EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE.

À travers la question de l’ethnicité, il s’agit d’envisager les
différentes échelles des processus de patrimonialisation et leur
confrontation pour dégager des questions plus générales sur la
transposition d’une notion : le patrimoine.

Résumé du programme :

Le programme intitulé « Les territoires du patrimoine en Afrique
sub-saharienne : enjeux politiques et scientifiques » présente un ensemble d’initiatives visant à élaborer un observatoire du patrimoine en Afrique subsaharienne. Ces initiatives comprennent un séminaire régulier de recherche et de valorisation de la recherche, un atelier fonctionnant à la demande, des journées d’études faisant le point sur une question, un blog scientifique. Le séminaire de valorisation de la recherche sur le patrimoine en Afrique sub-saharienne se veut un lieu d’hébergement des chercheurs travaillant sur les territoires du patrimoine en Afrique subsaharienne. Il vise à sensibiliser un public non chercheur (décideurs, bailleurs de fonds, journalistes) aux différentes facettes de cette notion dans le monde de la recherche en SHS.

Le séminaire rassemble en un même espace l’ensemble des recherches menées sur le thème du patrimoine en Afrique Sub-saharienne. Il s’agit de dresser un état de l’art en prenant en compte les multiples déclinaisons du patrimoine des recherches menées en Afrique sub-saharienne. Il permet à des chercheurs associés du programme, en particulier des chercheurs africains travaillant dans ce domaine, de confronter et de faire connaître
leurs travaux. Il promeut le renforcement de partenariat avec les
institutions et les laboratoires travaillant sur ces questions et permet
aux chercheurs invités et hébergés dans les locaux de la Fondation, mais aussi aux réseaux de chercheurs travaillant sur le patrimoine en Afrique subsaharienne d’exposer leurs travaux.

Séance du 30 mai 2012
« Patrimoine colonial et réappropriations » / « Colonial heritage and reappropriation »

Invités :

Alexandra Loumpet-Galitzine (Axe thématique : "Patrimonialisations coloniales : approches comparées"(Réseau Asie-Pacifique – FMSH, Paris)

Acteurs de l’invention du patrimoine en situation coloniale : l’exemple du royaume Bamoun (Ouest Cameroun)./ Colonial heritagization in west Cameroun

A la fin des années vingt, deux musées ouvrent dans la capitale du royaume bamoun (Ouest Cameroun) sous administration française. Tous deux sont issus de collections endogènes : royales pour le musée du palais de Foumban crée par le roi Njoya, des lignages pour celles de son cousin et principal opposant, Mosé Yeyap. Comme leurs détenteurs, ces musées connaissent des destins différents. En 1948, après la mort de Mosé Yeyap, sa collection est transférée par le centre IFAN du Cameroun dans un nouveau local, et sera renommée en 1955 « Musée des Arts & traditions Bamoun » ; en 1985, l’Unesco participe à la réfection du Palais royal et de son musée. Si l’idée même de musée et d’exposition publique d’objets sacrés est occidentale, forgée à la fois par les séjours de collecteurs d’objets et chercheurs allemands ou français, et par l’action conjointe de l’administration coloniale et de la mission évangélique protestante, les musées sont également instrumentalisés dans l’arène politique locale. Ces expositions de la « tradition » mobilisent donc des acteurs diversifiés sur lesquels cette communication voudrait revenir, pour examiner ce qui se joue précisément sous le couvert d’un processus de « patrimonialisation coloniale ».

Bertrand Royer (Centre de Recherches et d’Etudes Anthropologiques, Université Lyon II)

Historicité du regard sur la statuaire lobi (Burkina Faso) Historicity of european views on statuary of Lobi (Burkina Faso).

A partir d’un regard sur la place de la statuaire lobi dans les collections africaines, on se propose de reconstituer non pas l’histoire ou le contenu de telle ou telle collection, ni non plus le parcours de tel ou tel objet "lobi", mais bien plutôt l’historicité du regard occidental sur la "statuaire lobi". Partant des premières statues "laides et disproportionnées" publiées en 1931 par Henri Labouret, pour aboutir à celles aujourd’hui disposées au MqB, tout en passant par la muséographie régionaliste de Madeleine Père, nous verrons que ce "regard" influence le système et la patrimonialisation de ces objets, ainsi que leurs usages contemporains.

Gonbyanne Rose Rouzoune (Chargée des sites et monument au Musée National Tchadien)

Le patrimoine Sao vu à travers la réappropriation du site de Gaoui (Tchad) / Sao heritage seen through the reappropriation of the site Gaoui (Chad)

L’intervention se propose de questionner la notion de patrimoine et des collections représentatives de la culture tchadienne à partir d’une présentation des Sao et des sites archéologiques inventoriés sur la « liste du bien national » du Tchad.

A partir d’un regard sur la contribution des travaux scientifiques, notamment J.P. Lebeuf & Annie Masson, à la reconnaissance d’un patrimoine Sao, on se propose de montrer comment une vision du patrimoine Sao, centré sur le site archéologique de Lamadji et Djarmaya, s’est imposée dans l’élaboration des collections. En contre jour, la présentation du processus de patrimonialisation à l’œuvre sur le site de Gaoui viendra souligner comment une population kotoko œuvre à la valorisation d’un site archéologique qu’elle conçoit comme son patrimoine.

Discussion générale & Echanges

Résumé du programme

Le programme intitulé « Les territoires du patrimoine en Afrique sub-saharienne : enjeux politiques et scientifiques » présente un ensemble d’initiatives visant à élaborer un observatoire du patrimoine en Afrique subsaharienne. Ces initiatives comprennent un séminaire régulier de recherche et de valorisation de la recherche, un atelier fonctionnant à la demande, des journées d’études faisant le point sur une question, un blog scientifique. Le séminaire de valorisation de la recherche sur le patrimoine en Afrique sub-saharienne se veut un lieu d’hébergement des chercheurs travaillant sur les territoires du patrimoine en Afrique subsaharienne. Il vise à sensibiliser un public non chercheur (décideurs, bailleurs de fonds, journalistes) aux différentes facettes de cette notion dans le monde de la recherche en SHS. Le séminaire rassemble en un même espace l’ensemble des recherches menées sur le thème du patrimoine en Afrique Sub-saharienne. Il s’agit de dresser un état de l’art en prenant en compte les multiples déclinaisons du patrimoine des recherches menées en Afrique sub-saharienne. Il permet à des chercheurs associés du programme, en particulier des chercheurs africains travaillant dans ce domaine, de confronter et de faire connaître leurs travaux.

Séance du 26 octobre
Introduction (14h00) /Conférenciers invités (14h15-16h00)

Anaïs Leblon (Anthropologue, Cemaf , Paris)
« Le classement est notre chance pour garder notre burgu (pâturages) : Enjeux territoriaux et politique d’un classement à l’UNESCO dans le Delta intérieur du Niger (Mali) ».

Anaïs Leblon propose une analyse du classement des fêtes de transhumance peules du Yaaral et du degal en mettant l’accent sur les réinterprétations locales des productions patrimoniales de l’UNESCO par les agents du patrimoine de l’Etat malien et par les populations invitées à participer à la patrimonialisation de leurs pratiques pastorales. Elle présente la signification des enjeux politiques et territoriaux contemporains travaillant la requalification de la tradition pastorale peule en patrimoine de l’humanité dans la situation de décentralisation politique et de transformations socio-économiques des sociétés agropastorales du Delta intérieur du Niger. Elle insiste notamment sur les contradictions nées de la rencontre de divers ordres patrimoniaux et sur les détournements dont le discours institutionnel sur le patrimoine peut être l’objet dès lors qu’il concerne des institutions de gestion et de régulation de l’accès aux pâturages.

Sébastien Boulay (Anthropologue, Ceped, Paris)
« Désert chanté, désert visité, désert défendu : mise en patrimoines de la nature en Mauritanie »

Depuis la fin des années 1990, le désert mauritanien fait l’objet d’un mouvement de requalification patrimoniale, passant notamment par sa valorisation et sa protection, mouvement qui présente une diversité de formes et de mécanismes, touche différents espaces, mobilise différents types d’acteurs.

Ces dynamiques, localisées ou non, d’impulsion exogène ou endogène, correspondent à différentes déclinaisons d’une mise en patrimoine(s) de la nature, dont une ethnographie comparée peut permettre de démêler l’intrication, la superposition, le télescopage. Il s’agit de comprendre ce qui se joue dans ce mouvement pluriel de mise en patrimoine d’un même objet naturel, le désert, et de voir si les différentes logiques à l’œuvre sont hermétiques les unes aux autres, voire contradictoires et conflictuelles, ou si au contraire elles peuvent s’alimenter.

L’analyse s’appuiera sur quatre « terrains » d’enquête : les pasteurs nomades maures et leur rapport à la nature ; le retour des citadins de Nouakchott au désert dans le cadre d’une démarche nostalgique et récréative ; la valorisation du désert pour des touristes européens dans le nord du pays ; la conservation de la biodiversité dans le Parc national du Banc d’Arguin, qui couvre un tiers du linéaire côtier mauritanien.

Discussion générale & Echanges (16h00)

Programme