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AXE CULTURE

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ANTHROPOLOGIE DE L’INSTITUTION DE LA CULTURE

Ce second axe tourne autour de sept nœuds conceptuels qui identifient des ensembles de pratiques cernés ici en quelques mots. Ils illustrent à quel point le terme « institution » doit être entendu dans son sens actif : l’acte d’instituer, de donner des formes qui assurent une continuité socialement garantie.

- L’émergence de « la culture » comme domaine séparé et réceptacle de valeur implique un travail d’explicitation qui contredit la définition plus ou moins admise au sein de la discipline anthropologique pour laquelle la « culture » se confond avec l’implicite des règles, l’inconscient structural ou le sens pratique.

- Or, les objets de « la culture » résultent d’une opération délibérée de dissociation et d’élection au sein de pratiques plus globales, le plus souvent rituelles ou liturgiques.

- Les signes de la valeur culturelle forment un répertoire complexe qui s’organise en deux pôles : le premier emprunte la quasi totalité de son langage au registre du religieux (transfert de sacralité), le second introduit des modalités académiques et agonistiques dans la production de hiérarchies révisables (examens, concours, palmarès...). Sur ce point surgissent des oppositions radicales qui naissent, aujourd’hui en particulier, du refus de « mettre en culture » la religion ou de la compétition dans la définition du « spirituel », terme générique souvent utilisé pour désigner synthétiquement la valeur culturelle.

- L’institution de la culture est le lieu de rencontre et de confrontation de deux historicités : la première fondée sur la valorisation des héritages et l’éthique de la transmission du passé ; la seconde sur la conjugaison de la « source » et de la « ressource » produit une utopie concrète du développement futur où l’économie du patrimoine se confond avec l’économie du tourisme.

- L’institution de la culture connaît un développement accéléré dans quelques situations particulières, certaines bien identifiées : la construction nationale, l’émigration, la diaspora et les interactions coloniales et postcoloniales..., d’autres un peu moins : les entreprises missionnaires de « conversion », la colonisation et la décolonisation, la revendication minoritaire, la reconnaissance des autochtonies.

- Tout processus d’institution de la culture est donc profondément animé de conflits et inséparable du champ politique dès que s’impose la question : qui détient le pouvoir et le droit d’attribuer et de faire entrer dans le réel la valeur culturelle ?

- Enfin, l’institution de la culture bouleverse profondément la place du chercheur en transformant ses objets et en requérant ses expertises, ce qui introduit une tension réelle entre posture réflexive, posture militante et toutes formes d’engagements ou, inversement, de dénis et d’abstentions. De plus, la production de ce qui a valeur de « culture » au sein de sa propre société interroge les hiérarchies de valeur et les choix d’objets du chercheur comme sujet « cultivé ».

Soulignons enfin à quel point se rejoignent, s’agissant de saisir dans sa généralité et ses spécificités, le phénomène d’institution de la culture, les acquis de l’anthropologie politique et de l’anthropologie religieuse sans oublier l’histoire longue des sciences sociales et tout particulièrement de l’anthropologie. Trois sous ensembles réuniront les recherches conduites autour de l’institution de la culture dans la mondialisation, des patrimoines, et de la création.

A/ L’institution de la culture dans la mondialisation

B/ Anthropologie des patrimoines

C/ Anthropologie de la création

Le programme scientifique détaillé

Les séminaires

LES RENDEZ_VOUS DE L’AXE CULTURE