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1913, la recomposition de la science de l’Homme.

par Boillon - publié le

Christine Laurière (dir.). Les Carnets de Bérose, 7, LAHIC/DPRPS – Direction des patrimoines, 2015, 260 p.

Les premières années du vingtième siècle sont fertiles en moments, événements et publications qui, rétrospectivement, dénotent tous la recomposition en cours de la « science de l’homme », comme l’appelaient alors ses protagonistes. Une effervescence institutionnelle caractérise ce champ scientifique qui voit une autonomisation accrue de plusieurs disciplines marquant chacune leur territoire et leurs ambitions, parallèlement à un affaiblissement du magistère de l’anthropologie physique. Dans la division du travail scientifique, la pratique ethnographique gagne progressivement en légitimité. L’intensité des débats sur les origines et les formes des religions primitives bouscule la théologie catholique, en même temps qu’elle fait entendre une analyse savante et laïque des phénomènes religieux grâce à une attention grandissante accordée aux matériaux ethnographiques qui viennent nourrir la réflexion des historiens des religions, sociologues, philosophes, préhistoriens, anthropologues et linguistes.
S’il s’agit bien d’une histoire disciplinaire qui est ici esquissée, elle tente de dépasser ce strict découpage pour rappeler que l’anthropologie fut au croisement de nombreuses disciplines qui ont également contribué à son émergence et à sa reconnaissance. Par ses multiples coups de sonde dans ce champ scientifique très dynamique, 1913, la recomposition de la science de l’homme propose un état des lieux certes incomplet mais suggestif des tensions, des enjeux, des rapports de force, des dialogues, des pratiques scientifiques, qui le structurent et l’animent. Les différents auteurs rassemblés ici font le pari de la pertinence heuristique de l’approche situationnelle, contextuelle, institutionnelle, pour une histoire de l’anthropologie qui s’intéresserait tout à la fois aux idées, aux revues, aux institutions de savoir, aux réseaux de sociabilité savante, aux acteurs qui n’eurent pas tous l’heur d’être sacrés pères fondateurs de la discipline.

Cet ouvrage est le septième volume des Carnets de Bérose, une collection éditée électroniquement par le Lahic et le département du Pilotage de la recherche et de la politique scientifique de la Direction générale des patrimoines (ministère de la Culture).

Dirigé par Christine Laurière et présenté par Daniel Fabre, il réunit les contributions de Jean-François Bert, Fabrice Grognet, Arnaud Hurel, Frédéric Keck, Christine Laurière, Christine Lorre, André Mary, Marcello Massenzio, Nathalie Richard, Frederico Delgado Rosa, Emmanuelle Sibeud et Jean-Claude Wartelle.

Anthropologue, chercheure au CNRS, membre de l’Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain (équipe Lahic), Christine LAURIÈRE enseigne à l’EHESS. Spécialiste de l’histoire de l’anthropologie, elle est l’auteur de Paul Rivet (1876-1958), le savant et le politique, Paris, Publications scientifiques du MNHN, 2008, et de L’Odyssée pascuane. Mission Métraux-Lavachery, Île de Pâques (1934-1935), paru dans la collection Les Carnets de Bérose en 2014. Elle participe activement à l’encyclopédie en ligne BÉROSE.

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