Jeudi de 18 h à 21 h (amphithéâtre François-Furet, 105 bd Raspail 75006 Paris), les 8 octobre, 5 novembre 2015, 28 janvier, 25 février, 24 mars, 19 mai 2016 ; et journée d’études de 9 h à 20 h (même salle), le 23 juin 2016.
La langue des signes a fait irruption sur la scène artistique contemporaine depuis une trentaine d’années. Langue privilégiée par les sourds devenus artistes à l’issue du « Réveil sourd », elle a aussi occupé une place de plus en plus reconnue de politiques publiques d’accessibilité. L’analyse d’un corpus d’expériences artistiques contemporaines ayant la langue des signes au centre de ces pratiques permet de faire émerger, au-delà de sa puissance communicative, la dimension esthétique de cette langue. Langue visuogestuelle, la langue des signes permet de dire en faisant voir, comme l’avait remarqué Platon dans le Cratyle. Cette capacité de montrer a été longtemps assimilée à la pantomime et dès lors affaiblie de sa valeur linguistique. Ce séminaire, résolument transdisciplinaire, propose d’explorer la place que chacune des langues (vocale et signée) occupe dans les créations (théâtre, « chansignes », « poésigne », « chorésignes », cinéma) ainsi que les tensions soulevées par des pratiques qui, en s’appuyant sur la capacité de la langue des signes à « dire en montrant » (Cuxac, 2000), mènent aux frontières de l’esthétique et du linguistique. Ce séminaire, issu d’un collectif de recherche qui réunit des chercheurs et des jeunes chercheurs travaillant sur les pratiques artistiques et la langue des signes, sera réalisé en visioconférence entre Paris et Toulouse et puisera ses analyses du dialogue avec des artistes sourds et entendants invités à l’occasion à présenter leurs propres travaux.
Mots-clés : Anthropologie, Arts, Corps, Culture, Danse, Esthétique, Langue des signes, Sourds, Théâtre, Visuel,
Voir en ligne : http://www.ehess.fr/fr/enseignement...