1er, 3e et 5e lundis du mois de 11 h à 13 h (salle 587, bât. Le France, 190-198 av de France 75013 Paris), du 16 novembre 2015 au 30 mai 2016
Les pratiques agricoles attirent l’attention des décideurs politiques à l’échelle nationale et internationale, mobilisent les écologistes et alimentent des batailles idéologiques sur les sites web des entreprises agrochimiques et des organisations internationales. La culture des OGM, les bio-carburants, et les processus de standardisation sont l’objet d’une « guerre technologique » au sein de l’agronomie et dans les sciences sociales. Dans les débats sur l’avenir des mondes agricoles nous observons une transformation : les questions concernent moins l’expansion agricole et les droits fonciers, mais demandent quoi et comment cultiver, comment gérer la fertilité des sols et conserver l’autonomie sur les semences. L’agronomie devient politique : Lors d’une conjoncture historique dans laquelle les petits agriculteurs à travers le monde sont confrontés à de multiples vecteurs de dépossession, les stratégies de débrouillardise et de contestation redécouvrent l’expérimentation avec des pratiques alternatives de culture, la fertilisation organique des sol et l’échange des semences, et sur le plan social des services et des informations.
Nous regarderons cette année les intimités des pratiques agricoles et nous les analyserons dans le contexte économique et politique plus large des traités de commerce et d’investissement internationaux, des lignes directrices et des recommandations que l’ONU a parrainé, et des impératifs de la gouvernance environnementale et du climat. Les discours et les pratiques des agriculteurs s’exposent aux différents écosystèmes, aux politiques gouvernementales et à la pénétration des marchés agricoles par des multinationales, alors qu’ils luttent pour aider leur culture à pousser et pour la vendre. Les mécanismes privés de gouvernance et d’appropriation et les règlements gouvernementaux posent un défi formidables aux compétences agricoles et aux tentatives de maintenir l’autonomie des pratiques par la défense de la biodiversité des sol et la conservation des semences. Comment les agriculteurs naviguent-ils parmi ces agronomies contestées ? Comment traduisent-ils des connaissances et régulations contradictoires dans leurs pratiques de culture ?
Mots-clés : Agriculture, Anthropologie sociale, Biopolitique, Économie politique, Environnement, Globalisation, Mouvements sociaux
Voir en ligne : http://www.ehess.fr/fr/enseignement...