Organisées par Magali Boumaza (Université Galatasaray SAGE Strabourg), Valerio Coladonato (Université de Rome « La Sapienza ») et Lynda Dematteo (EHESS-CNRS)
Configurations populistes (1)
Les mutations du travail politiques
Avec la participation de Daniel Bizeul, Professeur d’Université en Sociologie à Angers, CRESPPA, CSU
Certaines conjonctures seraient plus propices que d’autres à l’apparition de configurations populistes qui affecteraient des systèmes politiques entiers, et pas uniquement certains partis que l’on mettrait à l’index pour tenter de circonscrire le phénomène. Les partis qualifiés comme tels ne forment pas une famille politique, ils sont plutôt le fruit de situations particulières où la définition même de la communauté politique est mise en jeu : disjonction croissante entre les citoyens et leurs représentants, déplacement de la souveraineté économique, exacerbation des divisions sociales, résurgence d’anciennes peurs et fictionnalisation de la réalité. Autant de circonstances globales qui permettent à des leaders populistes de s’affirmer dans des contextes locaux différents. Étudier l’impact de ces transformations sur des territoires précis sera une voie privilégiée d’exploration.
Comment modifient-elles le travail politique ?
Comment les élus populistes conditionnent-ils leurs homologues des autres partis ? Quelles menaces (réelles ou supposées) font-ils peser sur le vivre ensemble ?
Dans chaque contexte, il s’agira de décrire la spécificité de la configuration qui se met en place et d’interroger l’usage du qualificatif « populiste ».
Notre réflexion s’organisera suivant deux axes et nous privilégierons les travaux ethnographiques qui poseront en filigrane la question de l’entrée sur le terrain et décriront les relations d’enquête, leurs dissymétries sociales et/ou de genre.
Cette première journée d’étude réunira anthropologues, politistes, historiens et sociologues pour une réflexion sur les mutations du travail politique dans des configurations où la définition même de la communauté politique est ébranlée : redéfinition de la souveraineté, volonté de réforme constitutionnelle, rejet des élites, réémergence de conceptions culturalistes de la nation, stigmatisation, voire rejet de certaines catégories de la population. Comment les acteurs populistes parviennent-ils à bousculer le consensus établi autour des institutions ? Les enquêtes de terrain viendront éclairer les diverses stratégies mises en œuvre.
Configurations populistes (2)
L’impact des images
Avec la participation de Vincenzo Susca, Maître de conférences en sociologie de l’imaginaire à l’Université Paul-Valéry (Montpellier III), IRSA.
Lors de la journée du 5 avril 2016, nous nous pencherons sur ce que recèle la culture de masse d’où émergent les leaders populistes.
Victimes du rejet des médias traditionnels ou manipulateurs astucieux du stigmate ? Les mouvements populistes jouent différents rôles dans les médias. Si la politique se change en spectacle, le conflit se déplace des lieux institutionnels vers le terrain de l’imaginaire. C’est à travers les journaux, les chaînes de télévision, les productions cinématographiques et les réseaux sociaux que le charisme du leader se construit et qu’un « peuple » est imaginé. Comment circulent les images du populisme ? Comment réagissent les institutions démocratiques à leur délégitimation ? Les interventions de cette deuxième journée d’étude tenteront de dégager des constantes en partant de configurations populistes différentes.
Voir en ligne : Ouvrage de référence