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Au coeur d’un bidonville iranien. De Zuâbâd à Islamabâd

par Nadine Boillon - publié le

Sepideh Parsapajouh (IIAC-LAUM)
Karthala - collection Homme et société – IFRI, Bibliothèque iranienne.

Pendant plus de 40 ans, le quartier auto-construit de Zurâbâd s’est formé et transformé sur une colline accidentée au milieu de la ville de Karaj à 45 km de Téhéran, la capitale iranienne. À la marge géographique et sociale de la ville, le quartier se démarque autant par l’irrégularité de son relief que par la densité de son tissu urbain. Son développement circulaire du bas vers le haut s’étend jusqu’au sommet de la colline avec des constructions de plus en plus fragiles.

Les descriptions et l’analyse ethnographiques de l’auteur dépassent l’évidence de la pauvreté et de la précarité matérielle de ce quartier, le réduisant à une société défavorisée et sans identité, en marge de la société urbaine dominante, et stigmatisée comme un lieu de chaos et de misère. L’auteur rend compte, au contraire, d’un équilibre humain et d’une authentique qualité de vie. Elle met en lumière ce que les statistiques, les discours officiels et les représentations courantes ignorent ou occultent : l’ordre invisible qui sous-tend, harmonise et pérennise une société laissée pour compte par l’État et livrée à elle-même. Cet ordre créé par les habitants eux-mêmes en vertu de mille savoir-faire concrets et de tout un système de valeurs spirituelles ou symboliques.

Elle analyse les pratiques quotidiennes des habitants sous différents angles structurant leur vie sociale : l’aménagement et la gestion d’un espace réduit et accidenté ; l’« art de faire » mobilisé pour engendrer un quartier à partir du néant ; les « formes de vie » cultivées pour faire société en marge de la ville ; enfin, les expressions identitaires manifestées à l’occasion de certains temps rituels majeurs, à l’intérieur du quartier comme en direction de la ville.

Au miroir singulier de ce quartier, le livre propose aussi un regard nuancé sur de la culture iranienne contemporaine dans laquelle s’inscrivent les manières de vivre des Islamâbâdis.

Somaire :

{{}}Préface de Christian Bromberger

Première partie :Introduction

Histoire d’une enquête à la première personne

Un fait innommable ?

Historique d’un « problème urbain »

Quartiers illégaux et politiques publiques

De Zurâbâd à Islamâbâd

Pour une ethnographie de Zurâbâd{{}}

Deuxième partie :L’humanisation d’un lieu

1. L’espace domestique

Qu’est-ce qu’une maison à Islamâbâd ?

Élasticité fonctionnelle de l’espace domestique

Aménagement et esthétique de l’espace intérieur

2. L’espace du sacré

Les mosquées en Iran et leur inscription dans l’espace social

La mosquée à Islamâbâd : maison de Dieu et extension du chez-soi

Lehoseyniyeh : lieu de mémoire et espace de convivialité

3. L’espace marchand

Lebâzâr : cœur de l’Iran traditionnel

Le centre commercial : emblème de la modernité

La boutique d’Islamâbâd : entre l’espace public et l’espace domestique

4. L’espace scolaire

Le système éducatif en Iran : dumaktabà lamadreseh

L’école à Islamâbâd : une passerelle pour la ville autre

5. Espace et statuts

La ségrégation spatiale : « en haut », « en bas »

Autour de soi : « nous » et « les autres »

La relation au terrain : propriétaires et locataires

Mobilité résidentielle : du quartier à la ville

Troisième partie : La production d’un ordre social

6. Les savoir-faire

Les savoirs hérités de la vie rurale

Les propriétaires

Les cultivateurs

Leskhosh-neshin

Les marchands

Les nouveaux métiers de la vie urbaine

Les boulangeries

L’horlogerie

Le commerce ambulant de fruits et légumes

Les métiers féminins

Le corps, les soins et la pharmacopée

7. Parenté et sociabilités

Le système de parenté en Iran

La famille et le lien social à Islamâbâd{{}}

8. Les savoir-vivre

Les rapports de voisinage : dans la ville, dans le quartier

La relation don/contre-don comme échange avec le sacré

Savâb : une croyance indispensable aux intérêts spirituels

Nazr : un partage consacré

La relation don/contre-don dans l’économie matérielle

Qor’eh-keshi : un système d’emprunt entre soi

Les échanges de cadeaux

Une occasion d’échanges : le mariage

Deux concepts entrelacés :nâmusetjavân-mardi

Quatrième partie : Le temps rituel entre le quartier et la ville

9. La mémoire collective

10. Nowruz : la fête du renouveau

Khâneh-tekâni : le grand nettoyage de printemps

Sâl-tahvil : le premier jour

Châr-shanbeh-suri : la fête du feu

Sizdah-bedar{} : le treizième jour

11. Le mois de Ramazân : entre sacré et profane

12. Le mois de Moharram : pratiques rituelles et construction identitaire

Islamâbâd à l’heure de Moharram

Description de la cérémonie

Déroulement de la journée

Conclusions

Postface

Annexe. Inventaire des plantes utilisées par la population d’Islamâbâd

Bibliographie

Index des noms, des lieux et des termes techniques

Table des illustratio

Voir en ligne : http://www.karthala.com/hommes-et-s...