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Accueil > Le LAP > Activités scientifiques > Séminaires et enseignements de l’IIAC 2016-2017

Atelier de l’anthropocène

par Chrystèle Guilloteau - publié le

PROGRAMME 2016-2017

Atelier de l’anthropocène

Christine Adongo, doctorante contractuelle à l’EHESS ( IIAC )
Benoit Hazard, chargé de recherche au CNRS ( IIAC )

Jeudi de 11 h à 13 h (105 bd Raspail 75006 Paris), cf. calendrier des séances et salles ci-dessous

Jeudi 3 novembre 2016 : salle 4
Jeudi 10 novembre 2016 : salle 5
Jeudi 17 novembre 2016 : salle 4
Jeudi 24 novembre 2016 : salle 5
Jeudi 1er décembre 2016 : salle 11
Jeudi 8 décembre 2016 : salle 5
Jeudi 15 décembre 2016 : salle 11
Jeudi 5 janvier 2017 : salle 4
Jeudi 12 janvier 2017 : salle 5
Jeudi 19 janvier 2017 : salle 4
Jeudi 26 janvier 2017 : salle 5

Depuis l’essai pionnier de Marcel Mauss sur les variations saisonnières des Esquimaux, les interactions entre les sociétés et leurs environnements sont au cœur du projet de l’ethnographie et de la réflexion anthropologique. Dans la période récente, l’étude de ces mêmes activités a mis à jour de nouveaux objets liés à l’émergence d’un référentiel environnemental dans les politiques publiques et qui se caractérisent par la complexité des interactions qu’ils mettent en jeu entre des phénomènes relevant de disciplines différentes et nécessitant des approches et des méthodes innovantes. « Décroissance », « croissance verte », « finitude et épuisement des ressources », « accaparement » ou « durabilité », « climat », « transition énergétique », sont autant de termes qui esquissent l’espace des débats, des controverses scientifiques et des terrains d’une ethnographie des situations critiques dans lesquels les anthropologues sont appelés à se mouvoir.

L’anthropocène, nouvelle ère géologique caractérisée par la puissance des facteurs anthropogéniques à agir sur le devenir du système terre, illustre la place prise par les débats environnementaux et par les sciences de la terre dans les discours et les pratiques scientifiques. Cette thèse inédite, sorte d’injonction posée aux sciences humaines de construire des réponses pour faire face aux changements socio écologiques, réinterroge les relations entre l’homme et ses productions de la nature ? Comment l’anthropologie, discipline qui interroge à la fois les structures et les ruptures, se positionne face à cette thèse qui pense les passages historiques à l’échelle temporelle des évolutions du système terre et dont les effets sont durables pour le devenir, non seulement des sociétés humaines, mais plus largement des socio systèmes ? N’y-a-t-il pas là une aporie propre à un semblant d’interdisciplinarité ?

Pour la quatrième année de cet atelier, nous poursuivrons l’étude des interactions complexes qui se jouent dans les thèses de l’anthropocène. L’atelier explore les travaux qui, d’une part, placent l’environnement (biodiversité, patrimonialisation de la nature, ruralités, pollutions industrielles) au cœur de la recherche en sciences sociales et qui, d’autre part, re-territorialisent l’anthropocène. Dans premier temps, l’atelier fonctionne comme un atelier de lecture de textes traitant des paradigmes disponibles pour penser les dynamiques socio écologiques, des concepts (des paysages, écosystèmes, etc.). Dans un second temps, il réinterroge cette thèse à partir de la possibilité d’en faire une ethnographie, autrement dit les anthropo-scènes de l’anthropocène. En 2016-2017, l’atelier s’articulera avec une recherche collective de terrain en zone urbaine. Il suggère la possibilité d’une anthropologie autre que celle d’une chronique anecdotique du temps présent. En lien avec l’équipe européenne du projet de recherche REAL (Resilient pasts and sustainable futures ? The long-term social-ecological dynamics of East African landscapes in temporal, spatial and social perspectives, Programme de formation initiale, Marie curie), un accent plus spécifique l’accent sera mis sur l’étude anthropologiques des energies liées à la croissance verte et leurs rôle dans ce que nous pourrions décrier comme des paysages de l’anthropocène.

Abstract

Historically, anthropology refers to the study of human activities, i.e. as a mirror of interactions between societies and their environment. In the recent past, research on human activities have enlightened new objects that are strongly linked with the “mainstreaming” of an « environmental repository » in public policies and are characterized by the complexity of interactions. Globalization, limits of growth, scarcity of resources, climate change are drawing new spaces for scientific debate and controversies as well as fields for a new ethnography of critical situations. As new geological era reflecting the influence of humans on the Earth system, or “man as the main geological force of the Earth system”, the anthropocene would have started with the industrial revolution of the eighteenth century and would succeed to the era of the Holocene. As such, the Anthropocene illustrates the role played by the environmental debate and the earth sciences in scientific discourse and practices. This uncommon thesis, as an injunction to humanities to cope with future socio-ecologies, re-examines how man has for long produced nature. To account for the complex interactions that interplay in the Anthropocene and to suggest that they do not turn the anthropologist to an anecdotal chronicler, the workshop explores anthropological research that have for long discussed environmental topics (biodiversity, patrimonialisation of nature, industrial pollution…). To frame the debates and challenges due to the thesis of the Anthropocene, the workshop will present many scenes of anthropology by reading of texts and by making exercises in relation with dynamic socio ecological landscapes and ecosystems. It will show the need to combine interdisciplinary approaches with a detailed ethnographic survey and try to show how this context renews the relationship between anthropology and archeology of the Holocene.
In connection with the European research network REAL (Resilient pasts and adaptation of East African Landscape in temporal, spatial and social perspectives, Initial Training Program, Marie Curie), the workshop focuses on anthropological and arachaeological studies located in Africa.

Programme :

3 novembre 2016 (salle 4, 105 boulevard Raspail) : Benoit Hazard "Introduction au fonctionnement de l’atelier."

10 novembre 2016 (salle 5, 105 bd Raspail) : Benoit Hazard "Séance introductive (2) : Le paysage : une clef de lecture de l’anthropocène ?"

17 novembre 2016 (salle 4) : Geneviève Massard Guillbaud "Aménagement et environnement"
À partir de l’ouvrage : Aménagement et environnement : perspectives historiques (ss.dir. Patrick Fournier & Geneviève Massard-Guilbaud), PUR, 2016.

A consulter :
http://www2.centre-cired.fr/Rubrique-de-services/Equipe/Chercheurs/article/MASSARD-GUILBAUD-Genevieve
RUCHE (Réseau Universitaire de Chercheurs en Histoire Environnementale) http://leruche.hypotheses.org

24 novembre 2016 (salle 5) : Bernard Stiegler "Anthropocène, disruption et accélération de l’innovation."
À partir de B. Stiegler, “Dans la disruption”. Comment ne pas devenir fou ?, les Liens qui libèrent, 2016.

1er décembre 2016 (salle 11 ou sortie de terrain à confirmer) : Séance 1 - « Construire une scène d’enquête »
Sortie de terrain – ballade urbaine.

8 décembre 2016 : Augustin Berque "Anthropocène et trans-humanisme"

15 décembre (salle 11) : Séance 2 « construire une scène d’enquête » Brainstorming à partir de la ballade urbaine et mise en place d’un dispositif de cartographie participative.

5 janvier 2016 (salle 4) : Séance 3 « construire une scène d’enquête »

12 janvier 2016 (salle 5) : Christine Adongo, Doctorante REAL EHESS. La géothermie : science du climat, énergie verte et paysage contestée dans les maasai land (Kenya).

19 janvier 2016 (salle 4) : Séance : L’’anthropocène et la question de la nature

Bernard Kalaora : Le retour de la forêt salvatrice. Retour sur la nature vue des forêts et des aménageurs.

À partir de G. Decocq, B. Kalaora & Ch. Vlassopoulos, La Forêt salvatrice. Reboisement, sociétés et catastrophes au prisme de l’histoire. Ed. Champ Vallon, 2016.

26 janvier 2016 (séance en lien avec Politique des sciences, salle 5).

Séance hors les murs supplémentaire