Histoire du corps, objets, méthodes
Thierry Pillon, professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ( IIAC-CEM )
Georges Vigarello, directeur d’études de l’EHESS (*) (TH) ( IIAC-CEM )
Jeudi de 19 h à 21 h (105 bd Raspail 75006 Paris), du 17 novembre 2016 au 22 juin 2017. Détail des salles ci-dessous
Jeudi 17 novembre 2016 : salle 8
Jeudi 24 novembre 2016 : salle 5
Jeudi 1er décembre 2016 : salle 8
Jeudi 8 décembre 2016 : salle 8
Jeudi 15 décembre 2016 : salle 5
Jeudi 5 janvier 2017 : salle 8
Jeudi 12 janvier 2017 : salle 8
Jeudi 19 janvier 2017 : salle 8
Jeudi 26 janvier 2017 : salle 8
Jeudi 2 février 2017 : salle 5
Jeudi 9 février 2017 : salle 8
Jeudi 16 février 2017 : salle 5
Jeudi 23 février 2017 : salle 8
Jeudi 2 mars 2017 : salle 5
Jeudi 9 mars 2017 : salle 8
Jeudi 16 mars 2017 : salle 3
Jeudi 23 mars 2016 : salle 8
Jeudi 30 mars 2017 : salle 8
Jeudi 20 avril 2017 : salle 5
Jeudi 27 avril 2017 : salle 8
Jeudi 4 mai 2017 : salle 5
Jeudi 11 mai 2017 : salle 8
Jeudi 18 mai 2017 : salle 5
Jeudi 1er juin 2017 : salle 5
Jeudi 8 juin 2017 : salle 8
Jeudi 15 juin 2017 : salle 8
Jeudi 22 juin 2017 : salle 8
Le corps a longtemps été « oublié » par les historiens. Son originalité est d’être à la croisée de l’enveloppe individuelle et de l’expérience sociale. Ses objets s’étendent des investissements les plus sensibles aux représentations les plus « travaillées ». Comment entendre pourtant ce thème du corps dont le trajet historique relèvent de sciences et de regards différents ?
Le séminaire s’attachera d’abord à affronter ces épistémologies hétérogènes, celles validant les approches de sciences biologiques autant que les approches de sciences humaines. Il s’attardera ensuite aux points de rencontres possibles : la manière par exemple dont certains imaginaires culturels nourrissent des modèles croisant les deux champs et donnant une relative unité à l’objet.
Le séminaire s’attachera surtout à montrer comment « des » objets concernant le corps (longtemps négligés ou conçus comme a-historiques) peuvent concrètement être construits dans le travail de l’historien, devenus susceptibles de révéler ruptures et changements temporels, comme ruptures et changements culturels. Les exemples sont nombreux à cet égard. Limitons-nous à quelques-uns d’entre eux : les formes du corps par exemple varient avec le temps comme varient les investissements à leur égard, les explications de leurs structures, celles de leur mode d’acquisition (l’obésité en étant une illustration parmi bien d’autres) ; la vision de l’« activité » aussi change, dans la représentation de ses « fonctionnements » (le moteur, les mécanismes, les dispositifs…) comme dans celle de ses effets. Il n’est jusqu’à la perception intime du corps qui peut être soumise à l’interrogation de l’historien : les modes de notation dont elle est l’objet, l’importance qui lui est attribuée, les indices qui en sont retenus. L’histoire du corps, dans ce dernier cas, devient tout simplement l’histoire du sujet.
Quelques grandes représentations « unifiantes », enfin, sont repérables à chaque époque. Elles concernent le fonctionnement du corps, la vision de ses qualités, celle de ses efficacités. Elles ont une histoire. Ce sont elles qui peuvent « rassembler » des pratiques diverses. Ces sont elles qui justifient une « histoire du corps ». C’est vers cet effort de synthèse que s’orienteront les préoccupations de recherche et d’enseignement, à partir de séries de livres, à partir d’images aussi, et d’exemples les plus concrets.
Le premier semestre du séminaire reprendra les questions générales sur l’histoire du corps, le second semestre sera consacré à l’histoire des émotions.
17 novembre 2016 : Introduction (Georges Vigarello, Thierry Pillon)
24 novembre 2016 : « Le thème des méthodes, comment et pourquoi » (Georges Vigarello)
1er décembre 2016 : « Corps et grande santé chez Nietzsche » (Bruno Verrecchia, Collège international de philosophie)
8 décembre 2016 : « L’affaire Girard-Cadière, justice, satire et religion au XVIIIe siècle » (Stéphane Lamotte, agrégé d’histoire-géographie et docteur, chercheur au CMMC)
15 décembre 2016 : « Techniques du corps et histoire » (Thierry Pillon)
5 janvier 2017 : « Le théâtre de Jules Verne, le corps et monde » (Sylvie Roques, Université d’Évry/CEM)
12 janvier 2017 : « Le "burn-out" » (Philippe Zawieja, CRC-Mines Paris-Tech)
19 janvier 2017 : « L’homme altéré » (Claude-Olivier Doron, Université Paris-Diderot)
26 janvier 2017 : « Âme, corps et esprit avec Spinoza et après lui » (Michel Juffé, auteur de Spinoza, correspondance, Gallimard, 2016)
2 février 2017 : « La montage et l’invention de la "fatigue plaisir" » (Georges Vigarello)