Anthropologie de Paris
Sophie Chevalier, professeur à l’Université de Picardie Jules-Verne (TH) ( IIAC-LAU )
Emmanuelle Lallement, maître de conférences à l’Université Paris-Sorbonne (TH) ( IIAC-LAU )
Anne Monjaret, directrice de recherche au CNRS (TH) ( IIAC-LAHIC )
Vendredi de 15 h à 19 h (salle 6, 105 bd Raspail 75006 Paris), les 18 novembre, 9 décembre 2016, 17 mars 2017. 2 journées d’études, de 9 h à 18 h (salle du Conseil B, R -1, bât. Le France, 190-198 av de France 75013 Paris, les 27 et 28 avril 2017
Une anthropologie de Paris est-elle possible ? Ce séminaire a pour vocation de mettre en place une réflexion sur les conditions de possibilités d’une anthropologie de la ville de Paris.
Pour ce faire, il semble nécessaire de se pencher sur la fabrique anthropologique de Paris. Comment, jusqu’à maintenant, les ethnologues français et étrangers ont-ils approché la capitale ? Quels terrains ou thèmes ont-ils privilégié ? Qu’apprenons-nous de Paris à travers la relecture de leurs travaux, existants ou en cours ? Comment les enquêtes de terrain sur Paris ou dans Paris s’inscrivent-elles dans l’histoire de l’anthropologie urbaine mais aussi dans son actualité ?
Il y sera question des modalités de production de la connaissance, des difficultés méthodologiques rencontrées par les chercheurs qui s’intéressent à un tel objet, du croisement des champs disciplinaires voire de disciplines nécessaires à son appréhension, des réajustements de la recherche. À quelle échelle la ville peut-elle s’appréhender dans le contexte de la globalisation ? Quels sont les espaces urbains et les situations sociales qui permettent de comprendre la fabrication de la ville aujourd’hui ?
Pendant cette première année du séminaire, l’accent sera mis sur les liens entre Paris et « culture », terme que nous prenons dans un sens polysémique et sur lequel portera notre réflexion. Une anthropologie de Paris mène-t-elle à la mise en évidence d’une culture de Paris ? Pour tenter de répondre à cette question, nous souhaiterions centrer les exemples sur les lieux et les pratiques festives, les modes d’occupation de l’espace parisien, les mémoires parisiennes, la circulation des images de Paris ici et ailleurs, les étrangers dans leur rapport à la ville, la transformation des espaces publics parisiens et les nouveaux lieux culturels et patrimoniaux de la ville.
Chaque séance tentera d’instaurer un dialogue entre Paris et d’autres capitales ou grandes villes du monde dans une perspective comparatiste.
Ce séminaire permettra plus généralement de stimuler un travail collectif mais aussi de mettre en place un réseau de chercheurs et d’acteurs impliqués dans la réflexion sur Paris.
18 novembre 2016 : Figures parisiennes
Dans la perspective de s’interroger, en anthropologues, sur la possibilité d’une « culture » de Paris, cette séance mettra en regard et en dialogue des interventions portant sur la création de « figures » propres à la ville. Elle permettra de saisir les ressorts de création et de circulation de ces figures, entre une culture populaire, histoire et mondialisation.
Romain Pudal (Sociologue, chargé de recherche CNRS, CURAPP-ESS /Amiens) : « Paris, voici tes serviteurs dévoués, si fiers, tes Sapeurs Pompiers. »
Nadia Le Gendre (Historienne de la mode dans le cinéma, ancienne directrice de LISAA MODE PARIS) : « La Parisienne au cinéma : actrices, personnalité, mode et quartier »
Philippe Bonnin (Architecte et Anthropologue, directeur de recherche, CNRS, AUS-LAVUE) : « La concierge : figure-type du mythe parisien »
Manuel Charpy (Historien, chargé de recherche, IRHIS, Université Lille 3 – CNRS) : « Paris pour podium. Les sapeurs et les espaces parisiens au XXe siècle »
9 décembre 2016 : Recréer, reconstituer Paris
Cette séance s’attachera à questionner les manières de penser et de se représenter Paris hier et aujourd’hui. Il s’agira ici de mettre l’accent sur les processus de recréation et de reconstitution qui fabriquent des images de la capitale, nourrissant les imaginaires à la fois des Parisiens mais aussi des touristes à la recherche d’un Paris perdu ou imaginé mais retrouvé, participant à la production d’un patrimoine propre à cette ville.
Xavier Boissel (Lettres modernes, enseignant, écrivain, correspondant de la plate-forme éditoriale D-Fiction) : « Paris et son double »
Marie Scarpa (Littérature française, Professeur des universités, Université de Lorraine-CREM / IIAC-Lahic) : « Le Paris de Zola : ethnocritique du "Ventre de Paris" »
Marine Loisy (Anthropologue, Doctorante, IIAC-LAHIC, EHESS) : « Montrer « son » Paris : place et rôle des Parisiens comme nouveau vecteur du tourisme »
Gwenaële Rot (Sociologue, Professeur des universités, Institut d’études politiques - Sciences Po, Centre de sociologie des organisations, CNRS) : « Le lieu au-delà des lignes : tourner à Paris »
Isabelle Backouche (Historienne de Paris, directrice d’études, EHESS) : « Gens de la Seine : une balade sonore parmi les Parisiens du 18e siècle » (sous réserve)
17 mars 2017 : Mémoires « sensibles »
Ethnographier Paris, c’est être en prise avec le terrain de l’histoire, de la mémoire et du patrimoine qui se rejouent matériellement et symboliquement dans la ville. Si Paris a été beaucoup étudiée par les historiens, comment aborder en anthropologue du contemporain, les mémoires « sensibles », et parfois contestées, qui traversent son histoire. Cette séance se propose d’interroger les processus de patrimonialisation alors mis en œuvre pour conserver, préserver de l’oubli, ces mémoires d’un Paris nécessairement multiple.
Les 27 et 28 avril 2017, 9 h à 18 h, salle du Conseil B, R -1, bât. Le France, 190-198 av de France 75013 Paris : Journée d’étude « Paris Monde »
Une anthropologie de Paris n’a de sens que si la ville fait l’objet d’une approche comparatiste. Dans quelle mesure Paris est-elle une ville à la fois singulière et comparable à d’autres capitales du monde ? Une ville qui se nourrit des autres villes du monde ?
Cette journée d’étude entend donc faire jouer le jeu des échelles du local et du global afin d’interroger les manières dont la capitale devient Paris Monde. A ce titre, cette dimension de capitale-monde invite à se saisir de la mondialisation culturelle et patrimoniale à l’oeuvre à l’échelle de la ville mais aussi à celle des quartiers eux-mêmes.
Paris patrimonial (1)
Quartiers en dialogue (2)