Chiara Bortolotto, chercheur projet UNESCO FRICTIONS ( IIAC-LAHIC )
Philipp Demgenski, contrat postdoctoral à l’EHESS ( IIAC-LAHIC )
Panas Karampampas, contrat postdoctoral à l’EHESS ( IIAC-LAHIC )
Morena Salama, contrat postdoctoral à l’EHESS ( IIAC-LAHIC )
Simone Toji, contrat postdoctoral à l’EHESS ( IIAC-LAHIC )
Dispositif global d’instauration de la culture comme valeur, le patrimoine représente un objet privilégié d’analyse anthropologique. À l’intersection de l’anthropologie du patrimoine et de l’anthropologie de la globalisation, ce séminaire propose une double réflexion. D’une part notre exploration s’inscrit dans la continuité des préoccupations fondatrices de la discipline par une analyse des formes instituées de la transmission culturelle et du registre méta-discursif que les acteurs sociaux appliquent à la « culture » pour en faire des usages sociaux, politiques, identitaires et économiques. De l’autre, nous examinons la spécificité de la condition globale de ce phénomène par l’observation ethnographique des frictions engendrées par la définition et l’application des politiques du patrimoine à travers des échelles de gouvernance multiples.
À partir des recherches menées dans le cadre du projet « Unesco frictions : heritage-making across global governance » nous discuterons l’articulation entre les aspirations universelles d’une norme internationale et la diversité de leurs interprétations. Pour comprendre comment la circulation d’un standard international transforme son sens, nous présenterons des données ethnographiques récoltées en suivant la vie sociale de la Convention de l’Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel depuis l’arène internationale de l’Unesco en passant par l’action – législative, technique et scientifique – des institutions nationales du patrimoine, jusqu’aux interventions de la société civile et des entrepreneurs patrimoniaux locaux. Des études de cas au Brésil, Chine et Grèce nous permettront de questionner ses principes-clés, notamment l’impératif participatif, tout en inscrivant notre réflexion dans une perspective résolument comparative. Ces terrains nous permettront également de discuter des défis méthodologiques cruciaux dans l’étude anthropologique des phénomènes globaux : comment saisir un objet en circulation à travers des sites différents ? Comment articuler des niveaux d’analyse macro et micro ? Comment prendre en compte les jeux d’échelles ?