Il fait froid, et plus que le froid, ce qui devrait nous piquer, c’est de savoir que la France, qui s’enorgueillit d’être le pays des droits de l’homme, laisse à la rue des enfants arrivés en France seuls, des milliers de personnes qui ont bravé déserts, mers, rafiots, police, faim pour arriver ici et vivent sur des trottoirs dans le plus total dénuement. En outre, tout est fait, dans nos villes, pour rendre les migrants invisibles en les contraignant à se cacher, dormir dans des trous, des recoins, des sous-sols, sous des ponts, dans des chantiers, des jardins, etc. Cela est indigne.
En juin 2017, Barcelone accueillait la rencontre internationale Fearless Cities qui a rassemblé des représentants de la société civile et de municipalités de tous horizons, afin d’échanger notamment, sur les villes-refuges, de débattre des politiques d’accueil et de la création d’espaces sanctuaires que les villes peuvent développer pour s’opposer ou contrebalancer les politiques répressives nationales ou européennes.
Si nous élaborons au sein des établissements d’enseignement supérieur une pensée critique sur le devenir de nos démocraties, cette pensée universitaire ne peut être contredite par une indifférence aux situations concrètes. La pensée critique a vocation à produire des actes qui viennent répondre à notre situation de crise. Protéger les personnes les plus fragilisées et démunies est un acte aujourd’hui nécessaire.
Même si la question des migrations et des migrants n’entre pas dans les prérogatives des universités, à Clermont-Ferrand en octobre, à Lyon en novembre, en ce moment à Paris VIII, la Femis et Jussieu, des locaux universitaires ont été occupés pour mettre à l’abri des familles de migrants.
Ceux qui y sont impliqués témoignent d’un fait : la politique actuelle et encore davantage la politique à venir, qui va restreindre le droit d’asile et faciliter l’enfermement des migrants et leur expulsion, n’est pas digne d’un pays démocratique et riche.
Appelons à un « Fearless Schools and Universities » et organisons un autre accueil pour les migrants avec nos forces et nos lieux universitaires.
Nous, membres de l’IIAC (Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain) personnels, doctorant·e·s, chercheuses et chercheurs, souscrivons à cet appel.
Premiers signataires
Wahnich Sophie
Berjon Marie
Chauliac Marina
Neveu Catherine
Chardel Pierre-Antoine
Lapierre Nicole
Charuty Giordana
Paouri Arghyro
Ribert Evelyne
Barbe Noel
Vincent Odile
Pouchelle Marie-Christine
Ciavolella Riccardo
Coquet Michèle
Ladier-Fouladi Marie
Lecadet Clara
Daphy Eliane
Bobbé Sophie
Debary Octave
Van Effenterre Marie
Safadi Sina
Blumer Stéphane
Peruch Julie
Perrot Martyne
Peyrière Monique
Arnaud Annick
Guilloteau Chrystèle
Métais Julie
Gregoreski Charlotte
Langaret Chan
Coulaux Olivier
Mouhtare Touhfat
Beschon Marie
Kokkinou Maria
Ricaud Oneto Emmanuelle
Urien Fanny
Bénéi Véronique
Puccio-Den Deborah
Le Gonidec Marie-Barbara
Kalaora Bernard
Bellier Irène
Van Diest Camila
Maisonneuve Sophie
Dimitroulias Catherine
Louis Kedma
Morin Edgar
Greani Nora
Dawod Hosham
Bonzi Bénédicte
Leone Anna
Damesin Laurent
Sagnes Sylvie
Dematteo Lynda
Phelouzat Nicole
Hazard Benoit
Glon Marie
Battaglia Giulia
Charolles Valérie
Boillon Nadine
Bénéi Véronique
Richard Ghislaine
de la Soudière Martin
Laurière Christine
Christelle Pineau
Maxime Vanhoenacker
Guillaume-Pey Cécile
Chiara Bortolotto