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Ariane Monnier - La reconstitution des faits dans le procès d’assises : anthropologie d’une performance

par Chrystèle Guilloteau - publié le

Résumé

Fondée sur un travail de terrain réalisé en France en 2011 et en 2012 autour de trois procès d’assises, concernant des faits criminels survenus entre 1998 et 2008 à Ajaccio, Béziers et Castelnau-Le-Lez, la thèse analyse la reconstitution des faits dans le procès sous l’angle d’une performance. La notion de performance est explorée dans un sens double : dans le sens d’un exploit - une manière particulière d’exploiter les faits - autant que dans le sens d’un spectacle au cours imprévisible. Les éléments exploités par le procès sont envisagés comme les restes d’un éclatement dont une part plus ou moins importante a été perdue, égarée davantage par la mise en mouvement de l’action judiciaire La thèse tente de comprendre au prix de quels écarts et de quelles absences ces restes sont montés et montrés. D’abord spectateur et témoin de l’audience, l’anthropologue remonte le cours du procès et devient, à son tour, metteur en scène après-coup et à contre courant de situations observées et de situations rapportées. Les faits sont considérés successivement sous l’angle des récits et des images auxquels ils donnent lieu après leur découverte, sous l’angle des discours par lesquels ils tentent d’être élucidés, sous l’angle du spectacle de mots, de corps et d’objets auxquels ils aboutissent. Les coups de force visuels, discursifs, scénographiques par lesquels la reconstitution judiciaire assure sa cohérence tout au long de la procédure sont décrits en rapport à l’omniprésence de parts manquantes, sources d’autres dangers.

Sous la direction de Marc Abélès.

Soutenue en 2014

à Paris, EHESS