Le laboratoire IIAC, institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain, réuni en assemblée générale extraordinaire le 27 janvier 2020, est solidaire du mouvement social contre la destruction du système actuel de retraites et exprime son opposition au projet de Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) envisagée par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Il soutient le mouvement de grève engagé par plusieurs laboratoires, institutions universitaires et de recherche et revues scientifiques et s’y associe.
Les projets de réforme en cours remettent profondément en cause les missions, voire le fonctionnement du service public, en particulier de l’enseignement supérieur et de la recherche, en impliquant une précarisation toujours plus grande pendant et après la vie professionnelle.
Nous nous engageons pour la défense du principe de solidarité et du service public, garante d’une science ouverte, de qualité, indépendante et élaborée sur le long terme. En tant que chercheur.e.s, acteurs.rices de la transmission des savoirs, formateurs.rices des jeunes chercheur.e.s et enseignant.e.s, ITA et BIATSS, doctorant.e.s, post-doctorant.e.s, nous dénonçons les effets néfastes des réformes actuelles : réforme du bac, réforme de la formation des enseignants, LPPR. Nous défendons la pluralité et la richesse des orientations disciplinaires et des acteurs de la recherche publique, à l’encontre du processus de destruction engagé par les gouvernements successifs depuis 10 ans. Nous refusons toute logique de simplification et de hiérarchisation des savoirs et des financements à la recherche et dénonçons les effets de la subordination de ces financements à des logiques industrielles, privées et managériales. Nous rejetons également la politique de fragmentation et de précarisation que la recherche sur projet implique pour les personnels scientifiques, et pour les personnels de soutien à la recherche (ITA et BIATSS), statutaires ou non. En tant qu’unité mixte de recherche, nous rejetons la compétition entre disciplines, chercheur.e.s et établissements et défendons la coopération comme une valeur fondamentale, qui s’appuie sur des collectifs de recherche requérant un financement pérenne. Nous nous opposons à des modalités d’évaluation fondées sur des logiques quantitatives et une conception réductrice de l’activité scientifique.
Nous rejetons fermement le clivage entre les différents domaines scientifiques et disciplines, reposant sur une vision purement utilitariste des savoirs et de l’activité scientifique.
L’Assemblée générale de l’Unité appelle la communauté de l’enseignement supérieur et de la recherche à s’informer et à participer aux actions collectives menées contre ces réformes et à s’engager dans les mobilisations en cours.
Le laboratoire sera fermé les jours de grève nationale et de manifestations contre ces réformes.