Vingt ans après le rapport Brundtland, au-delà du développement durable ?
Organisée par l’Université Permanente de Nantes et le Cetsah/iiAC
À Saint-Jean d’Angély, du 30 août au 2 septembre 2007, Centre de Culture Européenne
Objectifs scientifiques
Le vingtième anniversaire du rapport Brundtland, qui a mis « le développement durable » sur l’agenda planétaire invite à interroger cette notion, ses acceptions et ses trajectoires. Ces dernières années, les questions environnementales, et plus particulièrement les débats autour des énergies et le changement climatique, se sont durablement installées dans l’actualité. Une série de facteurs, l’envol des cours du pétrole, les prévisions à moyen terme d’une possible crise du système énergique dans les pays développés, a mené à une prise de conscience sur la nécessité de repenser les défis majeurs que doivent affronter les sociétés industrielles. Elle a également fait émerger l’idée de stratégies énergétiques alternatives qui contribueraient à apporter des solutions à l’ensemble des défis planétaires.
Néanmoins, une l’inquiétude prend aujourd’hui une ampleur croissante : comment réorienter mode de développement de nos sociétés, fondé sur le paradigme économique de la croissance ? Faut-il rompre avec ce paradigme ancien du développement ? Faut-il repousser cette conception du développement, y compris sous sa forme adoucie qu’est le développement durable ? Y a–t-il une autre forme de régulation mondiale ?
Beaucoup a été écrit sur le développement, beaucoup s’est dit sur l’agir pour le développement durable. L’idée de développement durable, apporte quelque chose de positif avec cette vision de la durabilité, qui tient compte premièrement de la biosphère, c’est-à-dire des conditions de vie, de notre environnement, et que tient compte du futur des nouvelles générations. A cet égard, le développement durable est une notion qui a une composante éthique importante. En effet, du fait de la place centrale de la technique et de l’économie, cette idée du développement à quelques chose d’anti-éthique. Là où il y a eu développement technique, industriel, économique, nous avons assisté à une dégradation de la nature liée à l’impact de l’homme sur l’environnement.
Peut-on avoir des raisons d’être confiant dans les cercles vertueux de l’ancien paradigme du développement, et croire, naïvement que la pauvreté, telle que nous la connaissons aujourd’hui, va disparaître ; que l’industrialisation du Tiers monde s’accélérera – et à quel prix en terme d’impact d’environnemental –, que le processus de démocratisation sera irréversible, que les femmes arriveront massivement sur le marché du travail et les citoyens feront pression sur les pouvoirs publics pour qu’ils consacrent la majeure partie de leurs moyens budgétaires au développement économique et social. Est-ce un mythe ?
Comment faire en sorte qu’un développement, dont on dit qu’il est durable, soit à la fois garant d’une prise en compte conjointe des impératifs de croissance économique, de réduction de la pauvreté, de protection de l’environnement, de participation et d’équité sociale et ceux du bien être et de l’épanouissement des individus d’aujourd’hui et des générations futures ?
On peut dire que le développement, qui semble une vérité universelle, est en réalité pseudo-universaliste, puisqu’il donne comme modèle universel le monde occidental. Qu’ont à en dire les acteurs des autres civilisations ? Comment ont-elles interprété cette notion ? Faut-il penser un au-delà du développement durable ?