publié le décembre 2006
A partir du vendredi 2 février 2007
Place du Panthéon
Salle 216
16h-19h
Ce séminaire ayant pour objet la « pauvreté extrême » ou « les plus dominés » vise à favoriser un échange aussi libre et large que possible, sur les cadres théoriques, les méthodologies, les présupposés "scientifiques", et les expériences vécues du terrain ; mais il entend aussi constituer un espace de liberté afin d’objectiver les contraintes qui pèsent sur les chercheurs : respect des personnes « cassées » (gestion des outils de recherches afin de limiter le voyeurisme et le regard intrusif) et protection de leur vie contre les risques de dérapages (demandes policières), stratégies institutionnelles de dénonciation lorsqu’ils tentent de mettre en lumière les logiques de pouvoir s’exerçant tant sur les « pauvres » que sur eux-mêmes, ou lorsqu’ils rendent compte des mécanismes de production des espaces d’accueil et d’action humanitaire. Ce ne sont là que quelques exemples qui indiquent que les études sur la pauvreté posent question dans un univers traversé par des enjeux sensibles.
Regarder de près la question sociale, c’est observer l’arrière-cour des Etats dits développés, des Etats qui se pensent « solidaires » et en « lutte contre l’exclusion ». Autrement dit, pour élargir la vision de Simmel, on dira que ceux qui s’en revendiquent justement pour indiquer l’emprise de l’Etat assistantiel sur les pauvres omettent de parler de l’emprise de l’Etat sur les chercheurs qui pensent l’intervention de l’Etat. Plus largement, en centrant les questionnements sur ce qu’on pourrait appeler les « zones frontières », ce séminaire s’inscrit dans une approche nécessairement déconstructiviste de l’étude des plus démunis qui touche aussi bien la question de l’Etat que celle de la population étudiée. L’accent sera mis sur les secteurs d’analyse qui sont peu défrichés en se concentrant, pour l’année 2007, sur 6 grands thèmes.
Le séminaire explorera, cette année, lors de 6 demi-journées, de janvier à juin, ces six champs de réflexion qui rassembleront plusieurs contributeurs en débat avec les autres participants.
Chaque demi-journée de 3 heures commencera avec deux ou trois interventions sur le thème (pas plus de 1 h 30), pour ouvrir sur un court commentaire d’un lecteur qui aura lu les deux ou trois contributions. Le but est de lancer des pistes de débat, de soulever les points communs et divergences, les contradictions éventuelles, les ouvertures possibles. Suivra ensuite un échange pendant le temps restant.
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