C/ Anthropologie de la création
La notion de « création », du fait de l’inflation, aussi extraordinaire que significative, de son usage, a mauvaise presse chez les analystes des pratiques et des valeurs de la culture. Or, cette (...)
Accueil > Axes 2014 - 2018 > Projet scientifique 2014 - 2018 > Projet scientifique détaillé > AXE 2 : ANTHROPOLOGIE DE L’INSTITUTION DE LA CULTURE
La problématique générale de l’institution de la culture implique que soient caractérisées les opérations spécifiques qui scandent le processus de la « mise en valeur ». Opérations dont on perçoit bien qu’elles se répartissent en trois grands moments : la séparation des objets culturels – séparation physique, juridique, ontologique qui génère un dispositif complexe de qualification et de conservation –, la médiation – qui assure toutes formes de mise à disposition, de monstration, de commentaire, de traduction… –, l’identification – qui est le moment de saisie de l’objet culturel dans des relations d’appropriation physiques et symboliques, collectives et personnelles. Dans le premier volet de l’axe 2, ces phénomènes sont plus finement élaborés en partant de comparaisons à l’échelle du monde mais ancrées dans des cas particuliers accessibles à l’ethnographie. Ici les travaux personnels menés au sein du IIAC et de divers laboratoires d’anthropologie actifs en France et en Europe sont articulés pour aboutir à une théorisation nouvelle. Le second volet consacré au patrimoine resserre la focale sur le fait patrimonial défini comme la forme contemporaine dominante d’assignation de la valeur culturelle. Dans ce dispositif la notion de relation au passé demeure centrale mais non plus sous la forme exclusive de la monumentalisation. Désormais le rapport au passé relève de l’expérience et la mise en récit tend à s’effacer devant l’immersion synesthésique dans le temps. Entre ces deux modalités se situe la mémoire qui, dans des configurations mixtes qui restent à étudier, concilie expérience et récit. Le troisième volet revient, selon un angle particulier, sur un aspect majeur du processus d’institution de la culture qui, en Europe occidentale entre le XVIIe et le XVIIIe siècle, a qualifié d’œuvres d’art une catégorie d’objets de plus en plus vaste. D’une part nous analysons les élargissements successifs d’une notion de plus en plus inclusive, d’où le programme sur « L’autre de l’art » en liaison avec le Musée du Quai Branly et le Labex CAP. D’autre part nous interrogeons ce qui fait, dès ces débuts mais plus encore aujourd’hui, la spécificité de cette catégorie, à savoir qu’elle implique, en amont, un processus généralement qualifié de « créateur ». Ce dernier est central dans l’autodéfinition de l’art et de l’artiste, il est donc rendu lisible dans l’œuvre et dans la figure de l’artiste au travail.
La notion de « création », du fait de l’inflation, aussi extraordinaire que significative, de son usage, a mauvaise presse chez les analystes des pratiques et des valeurs de la culture. Or, cette (...)
A/ L’institution de la culture dans la mondialisation
Thème 1 : Instituer la culture : approches comparatives
Ce thème, qui rassemble plusieurs projets et opérations de recherche, comporte trois (...)