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Atelier d’ethnographie visuelle (9-13 mai 2016)

par Arghyro Paouri - publié le


Rien de mieux que de pratiquer pour s’approprier la narration et la technique audiovisuelle.
L’atelier vous fera découvrir les moyens d’analyser/restituer/communiquer, l’environnement, les interactions entre des hommes...
Déroulement de l’atelier :
Terrain. Nous avons choisi cette année de travailler sur la Goutte-d’Or, située dans le 18ème arrondissement de Paris.
L’équipe investira les différents espaces de ce quartier populaire afin d’y découvrir par l’image les rencontres et interactions des multiples populations et classes sociales en présence et la façon dont s’inventent quotidiennement les relations dans les espaces privés / publics et leurs interstices.
Les séances préparatoires se dérouleront de janvier à mai, avec notamment les interventions de :
19.02.2016 —> Espaces publics, interactions urbaines et démarches ethnographiques, Carole Gayet-Viaud sociologue et ethnographe, CESDIP-CNRS
26.02.2016 —> La Goutte-d’Or : lieu de rencontres, Sylvaine Conord, anthropologue-photographe, maître de conférences à l’université de Paris Ouest Nanterre la Défense (département de sociologie), 13h à 15h30 en salle 3 (Bâtiment Le France).
16.03.2016

Les ethnographies des relations de race et de classe aux Etats-Unis et la transposition des méthodes et concepts en France, Celia Bense Ferreira Alves, sociologue, maître de conférence à Paris 8 (Cresppa-CSU), de 16h à 19h - Salle de conférence, Site CNRS-Pouchet, 59 rue Pouchet 75017
3.05.2016 & 4.05.2016 —> L’œil et la main au terrain, Manuel Ramos, anthropologue (CEI - IUL) - introduction le 3 mai de 10h30 à 12h30 en salle de conseil B (Bâtiment Le France) et pratique sur le site de la Goutte-d’Or (après-midi et journée du 4).
9.05 -13.05.2016 —>Atelier d’ethnographie visuelle (écriture, réalisation, prises de vues, montage) 9h30h à 17h, Cellule audio/vidéo de l’IIAC - Site CNRS-Pouchet, 59 rue Pouchet 75017 et quartier de la Goutte d’Or.
L’atelier sera clôturé par une séance de restitution avec projection de quatre films, ouverte au public le 16.06.2016. En présence de Elijah Anderson (Yale University, USA), Manuel Boutet (Université Nice Sophia Antipolis), Manon Denoun (LAIOS-IIAC), Corinne Fortier (LAS), Jacques Lombard, Jean-Bernard Ouédraogo (LAIOS-IIAC), Arghyro Paouri, (CEM-IIAC).

Les films réalisés pendant l’atelier :
1. Barbès-La-Neuve : Audrey Jacques, Caroline Jullien, Emmanuelle Loève, Alexandra Zakharova
Durée : 5 min. 32 secs.
Date de production : 2016
Version(s) : Français


C’est une histoire de femmes à la Goutte-d’Or, la plupart ne vivent pas dans le quartier, elles y viennent pour y travailler ou recevoir de l’aide : les deux sont parfois synonymes… Le salon de beauté solidaire « Joséphine » et la boutique-atelier de prêt-à-porter haut de gamme « Sakina M’sa » sont comme des cocons : elles y trouvent un réconfort malgré qu’elles soient encore fragiles. Car c’est leur chute, la dégringolade sociale que nous entendons d’abord. Dans ces lieux, elles se retrouvent, précaires parmi les précaires, toutes stagiaires ! Le contraste avec les bénévoles en dilettante est d’autant plus fort et l’aide plus ambiguë qu’il n’y paraît : être aidée, aider, s’aider soi-même n’a rien d’évident. Les rêves sont pourtant là, présents, certains s’incarnent dans le quartier Barbès qui se transforme au gré des magasins de mode et des brasseries chics tout en continuant à charrier ses tensions…

2. De l’or entre les gouttes : Christina Alexopoulos, Carl Houchon, Wladimir Kokkinopoulos, Aurore Tamboite, Matilde Valencia
Durée : 8 min.
Date de production : 2016
Version(s) : Français sous-titres en anglais

Une ballade dans le quartier de la Goutte-d’Or, ponctuée de trois entretiens dont le fil conducteur est donné par l’image de la vitrine d’OMADIS : des oiseaux migratoires prenant leur envol et la mention « Que vivent les migrations ». Mais que signifie OMADIS ? Pourquoi avoir choisi ce café emblématique de la Goutte d’Or ? Nos pérégrinations au fil de l’eau, entendons sous la pluie battante, nous ont amenés à trouver refuge dans ce lieu dont l’acronyme est déjà tout un programme d’accueil et d’intégration : Organisations, mondes, activismes, décroissances, imaginations, solidarité.
Si notre objectif initial était de nous servir de nos images pour créer des conditions de parole libre à partir d’une cartographie imaginaire des lieux, nos entretiens avec les personnes rencontrées sur le terrain nous ont permis d’établir des échanges profonds et créatifs, de réfléchir sur le sens de l’immigration et du voyage, sur la liberté et l’identité. Une identité qui trouve ses origines pour nos témoins au Sénégal mais qui a pleinement sa place ici, en France, et qui se compose de différents héritages dans leur rencontre avec les choix singuliers de chaque sujet. Et des interstices de liberté que nous avons voulu comparer à des pépites d’or, rencontrées au fil de notre périple.

3. Carne : Iva Capova, Florencia Munoz, Elise Vray
Durée : 5 min.13 secs.
Date de production : 2016

Carne est, comme son nom l’indique, une histoire de chair, de chair morte, de charogne. C’est la découverte d’un quartier, la Goutte d’Or à Paris, à travers l’investigation de ses matières et de ses gestes : du vélo qui passe aux fruits jetés dans le marché. Cette investigation nous mène au cœur d’une boucherie de la rue des Poissonniers ; c’est ici que Carne prend tout son sens : chair des animaux coupée, jetée sur l’étalage, chair maniée par d’autres corps, chair contre chair.

4. Électrons libres : Gala Huilén Agüero, Hélène-Marie Juteau, Alice Langlois
Durée : 4 min. 34 secs.
Date de production : 2016

Version(s) : Français sous-titres en anglais

Trois jeunes femmes sont de passage dans le quartier de la Goutte d’Or. Elles y observent les pratiques et usages quotidiens de l’espace public. Pensant que leur présence et celle de la caméra peuvent être gênantes et intrusives, elles décident de filmer sans croiser les regards. Le point de vue du sol leur permet d’accéder aux traces de la quotidienneté, mêlées aux paroles des habitants et travailleurs rencontrés au fil d’un cheminement dans le quartier.